En plus d’une intrigue d’espionnage digne d’un thriller politique hollywoodien et de solides modes multijoueurs en ligne, le tout nouveau Call of Duty: Black Ops Cold War est le premier FPS optimisé pour les consoles de nouvelle génération.
Cold War débute au jour de l’an 1981, alors que la guerre froide entre les États-Unis et l’URSS bat son plein. Le jeu se veut une suite directe à Call of Duty: Black Ops. Alex Mason et Frank Woods, deux des personnages jouables dans le premier opus de la franchise, sont d’ailleurs de la partie. Après treize ans d’absence, le mythique agent secret soviétique connu seulement sous le nom de « Perseus » réapparaît sur les radars des agences de renseignement, laissant présager une attaque d’envergure qui pourrait bien faire basculer la balance du pouvoir. Suite au vol d’une bombe atomique américaine, la menace se précise, et c’est à la CIA que revient la tâche de prévenir qu’un holocauste nucléaire ne déferle sur la planète.
On incarne un agent dont le nom de code est Bell dans Call of Duty: Black Ops Cold War. On peut choisir sa véritable identité et déterminer son passé au début du jeu, mais la grande nouveauté se situe du côté des options permettant de définir le profil psychologique de notre personnage, ce qui attribue des bonus permanents au joueur. La personnalité « tendances violentes » par exemple augmente les dommages causés par les balles, « fiable » accorde un chargeur de plus à toutes les armes à feu, et « survivant » donne 25% de points de vie supplémentaire à notre héros. On peut sélectionner deux traits différents parmi la quinzaine disponible, dont les effets sont cumulés.
Prenant place aux quatre coins du globe (avec quelques flashbacks en 1968 durant la guerre du Vietnam), l’intrigue de Black Ops Cold War est palpitante, et contient un revirement de situation à la Bioshock vers la fin. La campagne fait aussi un clin d’œil aux précédents Call of Duty alors que, dans une mission, les Russes s’entraînent dans une galerie de tir qui est la réplique de la petite ville américaine (incluant le restaurant Burger Town) qui sera attaquée dans Modern Warfare 2. En fonction des décisions prises, trois conclusions différentes sont possibles, et pour une fois, les documents secrets dissimulés à travers les tableaux sont intégrés à l’histoire. En les décryptant, on débloque même l’accès à deux missions secondaires.
Bien qu’il propose toujours de l’action à grand déploiement et des pétarades explosives, Call of Duty: Black Ops Cold War fait les choses différemment, et tirer dans le tas n’est pas toujours la solution pour réussir sa mission, une tangente qui s’inscrit dans l’optique d’une histoire d’espionnage, mais ne plaira pas à tous. Sans aller aussi loin que Hitman, le jeu privilégie souvent l’approche furtive (comme dans un tableau où l’on doit infiltrer les bureaux du KGB à Moscou), et l’expérience incorpore des pistolets munis de silencieux, du combat au corps à corps, des mises à mort instantanées, la possibilité de saisir un ennemi et de s’en servir comme bouclier humain, ainsi que du crochetage de serrures.
En dehors de sa campagne, Call of Duty: Black Ops Cold War propose de solides modes compétitifs en ligne, dans lesquels la plupart des joueurs engouffreront des dizaines et des dizaines d’heures. La formule, qui a largement fait ses preuves par le passé, est sensiblement la même, hormis quelques petites évolutions ici et là. L’arsenal militaire habituel (pistolet, carabine, fusil d’assaut, sniper, grenades, etc.) est encore à notre disposition pour les combats, et plus on utilise une arme, plus celle-ci monte de niveau, ce qui débloque des lunettes de visée, des chargeurs possédant une plus grande capacité, ou des crosses augmentant la stabilité et la précision. On peut insérer jusqu’à cinq améliorations sur chaque arme.
On retrouve la plupart des modes en ligne traditionnels de Call of Duty dans Black Ops Cold War (Team Deatmatch, Domination, Kill Confirmed, etc.). On remarque un nouveau mode, où il faut escorter un VIP tandis que l’équipe adverse tente de l’éliminer, ainsi qu’un autre (Fireteam), où dix équipes de quatre joueurs doivent remplir différents objectifs pour s’assurer la victoire. Le célèbre mode zombies est de retour, et ajoute l’exfiltration cette fois-ci. Après la dixième vague (et à toutes les cinq vagues par la suite), on peut appeler un hélicoptère et tenter de s’échapper de l’enfer des morts-vivants. Le « Battle Royale » gratuit de la franchise, Warzone, est également intégré au menu du jeu, mais on doit le télécharger séparément.
Pouvant s’afficher dans une résolution 4K et tirant profit de la technologie HDR, les graphiques dans Call of Duty: Black Ops Cold War sont absolument superbes et proposent des environnements très variés, dont Berlin-Est sous la pluie, la forêt ukrainienne éclairée par la lune, ou des séquences au Vietnam dignes d’Apocalypse Now avec ses averses de napalm. Plusieurs figures historiques de l’époque ont été minutieusement reproduites, dont un président Ronald Reagan d’une ressemblance saisissante, des traits du visage jusqu’à la voix, ou Mikhaïl Gorbatchev. Il s’agit incontestablement du plus bel opus de la franchise à ce jour.
Le titre est optimisé pour les consoles de nouvelle génération, et ceux qui possèdent un téléviseur capable d’afficher 120 images par seconde auront un avantage certain sur les autres joueurs dans les modes en ligne en termes de fluidité. La performance sur les consoles de la génération précédente laisse cependant à désirer. Toutes les cinématiques, sans exception, souffrent d’un ralentissement substantiel sur la Xbox One X, au point où le son se termine plusieurs secondes avant l’animation. Heureusement, le jeu en tant que tel tourne rondement et n’éprouve pas ces problèmes, mais on serait en droit de s’attendre à un meilleur rendement de la part d’une production triple A.
Même si certains n’apprécieront pas l’approche furtive de certains tableaux dans la campagne et le peu de nouveautés du côté multijoueurs, Call of Duty: Black Ops Cold War est un jeu de tir incontournable, et l’une des plus grosses sorties de cette fin d’année, que tous les amateurs du genre voudront se procurer.
8.5/10
Call of Duty: Black Ops Cold War
Développeurs : Treyarch, Raven Software, High Moon Studios, Beenox et Sledgehammer Games
Éditeur : Activision
Plateformes : PS4, PS5, Windows, Xbox One, Xbox Series S et Series X (testé sur Xbox One X)
Jeu disponible en français (textes à l’écran et voix)