Une équipe de chercheurs de l’Université du sud de la Floride, de l’Université du Wisconsin à Madison, et de l’Université de Notre-Dame, a découvert des preuves indiquant qu’alors que la planète se réchauffe en raison des changements climatiques, les zones plus froides de la planète pourraient recenser davantage d’éclosions de maladies infectieuses.
Dans leur étude publiée dans Science, le groupe dit s’être intéressé à des données à propos des populations d’animaux sauvages provenant d’un peu partout dans le monde, animaux qui ont vécu des périodes sous des climats inhabituellement chauds ou froids.
À mesure que la planète se réchauffe, sous l’impact des gaz à effet de serre découlant de l’activité humaine, la communauté scientifique cherche à prédire les effets qui pourraient découler de cette hausse des températures. Dans le cadre de ces nouvelles démarches, les scientifiques ont tenté de déterminer si l’hypothèse du « déphasage thermal » tient debout. Cette théorie laisse entendre qu’alors que des espèces adaptées aux climats plus froids se retrouvent avec des températures plus élevés, le risque d’apparition de maladies infectieuses s’accroît.
De la même façon, une espèce adaptée aux climats chauds serait aussi à risque en se retrouvant avec une baisse de la température.
Pour déterminer si cette situation allait se produire à l’avenir, les chercheurs ont obtenu et analysé des données provenant de 7346 populations d’animaux sauvages regroupant 1381 espèces, le tout allant des insectes aux grands mammifères. Tous les continents étaient représentés, et couvraient une période temporelle équivalente aux cinq dernières décennies.
Avec ces données en main, les chercheurs se sont concentrés sur les informations décrivant ce qui se passait, pour chaque espèce, lors de périodes inhabituellement chaudes ou froides.
Ils ont constaté que l’hypothèse thermale semblait tenir le coup, bien qu’elle était plus prononcée pour les espèces vivant dans des climats plus froids, et qui se retrouvent au coeur de périodes chaudes, plutôt que l’inverse. Et l’impact était encore plus important chez les espèces à sang froid.
En utilisant les observations pour effectuer des prédictions, les scientifiques ont déterminé qu’alors que l’hémisphère nord se réchauffe, les espèces vivant dans des régions plus froides, notamment les zones montagneuses, ou celles situées plus au nord, se retrouveront aux prises avec la multiplication des éclosions de maladies infectieuses, maladies qui seront colportées par des virus, des champignons, des vers infectieux et des bactéries.
Pire encore, la hausse de ces cas de contamination entraînera fort probablement une hausse du nombre de maladies qui passeront des espèces animales à l’être humain, avec un risque de pandémie à la clé, comme cela fut le cas avec la COVID-19.