À l’échelle de la planète, si on observe les 30 dernières années, la malnutrition reste le plus gros facteur de risque de décès… et l’obésité, le facteur qui connaît la plus rapide augmentation.
Parue en octobre, « l’étude sur la charge mondiale de morbidité » (Global Burden of Diseases, Injuries, and Risk Factors) est un vaste programme de recherche qui remonte aux années 1990. Sous différents noms, il a évolué dans le temps jusqu’à rassembler aujourd’hui 3600 chercheurs de 145 pays qui ont comparé les données (de 1990 à 2019) de différentes régions du monde quant à 87 « facteurs de risque » et plus de 200 causes de décès ou de réduction de l’espérance de vie. L’objectif final étant d’avoir des chiffres fiables sur les principales causes de décès des humains —et si les causes qu’on pourrait facilement combattre, comme la malnutrition infantile, ont tendance à reculer.
Apparemment, ce n’est pas le cas, écrivent les auteurs de la dernière synthèse, parue dans The Lancet. « dans l’ensemble, le bilan de réduction des facteurs de risque au cours des trois dernières décennies est pauvre ».
Certes, il y a des progrès: la pollution de l’air, l’eau contaminée, l’hygiène, sont des facteurs de risque de décès qui ont décliné pendant les années 2010. De même que le tabac et l’exposition au plomb.
Mais la malnutrition chez les enfants et les mères demeurait en 2019 en tête de liste des facteurs contribuant « à la mortalité, à des maladies ou à une réduction de l’espérance de vie pour cause de maladies ».
Et à l’autre extrémité du spectre, la progression de l’obésité, des maladies cardiaques, du diabète et d’autres maladies chroniques est tout aussi inquiétante.
La publication de ce « bilan 2019 » n’a pas été commandée à cause de la COVID: la dernière mise à jour remontait à 2017 et la précédente, à 2015. Mais cette publication rappelle que cette croissance des maladies chroniques a pu exacerber l’impact de la pandémie. La COVID-19 et l’urgence de santé publique que représentent les maladies chroniques, ont constitué une tempête parfaite, résume le rédacteur en chef du Lancet, Richard Horton.
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