Il se trame quelque chose, dans les sombres profondeurs de ce complexe souterrain. Ici et là, on peut entendre des gémissements, mais surtout des grognements, comme un avertissement: n’entrez pas ici. Il vous faudra bien y entrer, en compagnie de trois autres mercenaires explorateurs, pour y accomplir de périlleuses missions, généralement au péril de votre existence. Ainsi va la vie. Ainsi va GTFO.
Développé et publié par 10 Chambers, GTFO, l’acronyme pour l’expression anglaise Get the fuck out – généralement avec un ou plusieurs points d’exclamation à sa suite, selon les circonstances – est un jeu de tir à la première personne coopératif qui rassemble donc quatre participants chargés d’effectuer des missions dans un gigantesque complexe souterrain rappelant en partie les installations souterraines de la Umbrella Corporation, dans Resident Evil, mais généralement toutes les bases scientifiques ou militaires secrètes du domaine de la science-fiction.
Décrit comme étant un jeu hardcore, et donc pas pour les joueurs du dimanche, GTFO joue clairement sur la construction de son atmosphère pour donner le ton: les pièces sont sombres, parfois remplies d’un épais brouillard qu’il faudra tenter de faire disparaître à l’aide de quelques appareils que l’on peut récupérer ici et là, entre deux trousses de premiers soins ou des munitions supplémentaires. Un peu partout, des ordinateurs et des postes de travail sont toujours allumés, leur écran figé sur un message d’erreur, ou en attente de nouvelles commandes qui ne viendront jamais.
Le pire, toutefois, ce sont bien sûr les créatures qui peuplent ces corridors désertés. Que sont-elles? Où sont les scientifiques qui travaillaient dans ces salles, les soldats qui assuraient la sécurité, les autres employés qui vaquaient simplement à leurs occupations? Pourquoi faut-il tenter notre chance, encore et encore, pour récupérer des données essentielles, ou accomplir d’autres tâches pour le compte d’un mystérieux employeur? Sommes-nous seulement libres de nos décisions lorsque vient le temps de plonger vers l’inconnu, à plusieurs centaines de mètres sous la surface?
Il n’existe aucune réponse simple à ces questions, et c’est tant mieux: voilà autant d’endroits où l’imagination des joueurs peut aisément prendre le relais. Des joueurs qui devront apprendre très rapidement à collaborer et à compter les uns sur les autres, car sinon, la mort guette. Si on échappe fort heureusement aux hordes aléatoires déclenchées par le « A.I. Director » de la série Left 4 Dead, GTFO a l’heureuse (ou fâcheuse, c’est selon) tendance à ne pardonner aucune erreur lorsque les monstres finissent par se pointer le bout du nez. Et comme tout bon jeu d’horreur et de tir qui se respecte, monstres il y aura.
Quoi, vous avez activé une alarme sonore pour ouvrir une porte? Mieux vaut avoir installé des pièges et avoir fait le plein de munitions, car voici ces créatures ressemblant un peu à des humains, mais qui veulent uniquement vous découper en morceaux.
Visuellement impressionnant, avec une atmosphère franchement bien transposée avec peu d’outils complexes, GTFO dispose non seulement d’une rejouabilité pour chaque mission, avec un soupçon de génération procédurale pour l’agencement des pièces et la répartition des objets, mais le développeur assure que chaque plongée dans les ténèbres n’est accessible que pendant une période précise; ensuite, impossible d’y revenir, et il faudra plutôt se faire les dents sur une nouvelle « campagne ».
Pour l’instant offert en accès anticipé, le jeu a quelques petits angles qui mériteraient d’être arrondis, notamment sa propension à vouloir s’afficher sur un écran, plutôt qu’un autre, lors de son démarrage, ce qui éventuellement forcé de débrancher carrément le second écran. On peut aussi s’interroger à savoir si le niveau de difficulté n’est pas légèrement trop élevé, compte tenu du fait qu’accomplir la toute première mission, pour des néophytes en étant à leurs premiers essais, s’est avéré impossible en environ deux heures de jeu.
Cela étant dit, et même si la formule du genre est tout à fait connue, GTFO pourrait bien être un titre vers lequel il fait bon retourner entre amis, pour du plaisir mêlé de moments de grande tension.
GTFO
Développeur et éditeur: 10 Chambers
Plateforme: Windows (Steam)
Jeu non disponible en français
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