Depuis le Sommet de la Terre, tenu à Rio de Janeiro en 1992, qu’avons-nous fait pour sauver la planète? Que savons-nous? Qu’est-ce qui ralentit les visées de celles et ceux qui souhaitent garantir la possibilité d’un avenir pour leur descendance et pour l’humanité en général? Voilà plusieurs questions auxquelles répond ou tente de répondre l’ingénieur agronome Daniel Tanuro dans son livre intitulé Trop tard pour être pessimistes! Écosocialisme ou effondrement et publié chez M Éditeur.
Dans les premiers chapitres, l’auteur fait la place belle au factuel et à l’histoire récente. Rapports du GIEC et d’autres instances reconnues, bilan des grands rendez-vous mondiaux sur l’environnement, du Sommet de la Terre aux accords de Paris, propositions des politiques ou encore des industriels : presque tout y est et les références sont nombreuses. C’est très instructif et, bien entendu, très inquiétant cette inaction qu’on constate et qui constitue un incroyable pelletage par en avant. Mais tout cet étalage de documents crédibles et de citations pertinentes n’empêche pas Tanuro d’annoncer ses couleurs: il faut abandonner le capitalisme et tous ses grands principes. Surproduction et suraccumulation de richesses sont, d’après lui, les deux mamelles de la destruction sociale et environnementale.
Une fois l’ampleur des dégâts constatée et dans la perspective de l’arrivée prochaine de la catastrophe, l’auteur prêche par l’exemple. Il refuse d’être pessimiste et propose un Plan pour la survie des êtres vivants, humains et non humains. Ce plan, qui selon lui répond « aux besoins des 99% a des implications à tous les niveaux » et s’appuie sur huit enjeux principaux dont voici quelques exemples :
- « La réparation des dégâts du colonialisme et du néocolonialisme implique l’arrêt des guerres impérialistes (…) la liberté de circulation et d’installation pour les migrant.es (…). »
- « La fin de la discrimination des femmes requiert la reconnaissance du rôle clé de la reproduction sociale(…) ».
- « (…) la levée du secret bancaire, le cadastre des patrimoines, la taxation des mouvements de capitaux (…) ».
Est-ce que Tanuro nous présente une utopie? Plusieurs le penseront. Est-ce qu’il appelle à une révolution? Bien sûr. Est-ce nécessaire pour la survie du vivant? Sans doute.
Cet ouvrage est un plaidoyer pour l’humanité et pour le reste de la nature. Il trouvera son utilité parce qu’il fait œuvre d’éducation et qu’il constitue, d’une certaine manière, le manuel du parfait militant pour la vie sur terre.