La prestigieuse maison de disques Analekta vient de faire paraître l’album Vivaldi: Luce e Ombra qui met en vedette, pour son premier enregistrement, la soprano québécoise Myriam Leblanc. Cette dernière est entourée de l’Ensemble Mirabilia, composé de du flûtiste Grégoire Jeay, du harpiste baroque Antoine Malette-Chénier et de la violoncelliste Marie-Michel Beauparlant. Les parties musicales ont bien sûr été transcrites ou adaptées pour cette formation dont on ne trouve pas souvent l’équivalent.
Le choix du programme est intéressant à plusieurs égards. Premièrement, on y retrouve que du Vivaldi alors que, trop souvent, on nous propose un programme « autour » d’un compositeur. Deuxièmement, on peut y dénicher quelques partitions plutôt anecdotiques chez qui un mélomane pourrait ne pas reconnaître d’emblée une œuvre du prêtre roux. Finalement, le programme est composé comme pour un concert, c’est-à-dire que les œuvres vocales alternent avec celles purement instrumentales, comme si la soprano avait besoin de reposer sa voix. Nous avons donc droit à des extraits d’opéra comme Il Farnace ou Il Giustino et à des sonates.
Comme dans la plupart des œuvres de Vivaldi, celles qu’on retrouve dans cet album font la part belle à la virtuosité, surtout pour la voix. Et c’eut été dommage que ce ne soit pas le cas, car Mme Leblanc démontre ici une grande maîtrise de son art. Elle apparaît aussi à l’aise dans les aigus colorés que dans les quelques notes graves. Et cette sensation de maîtrise se retrouve tout autant chez ses collègues musiciens qui nous offrent une ambiance sonore tellement baroque, c’est à ravir. Tout est réuni dans cet album pour nous donner envie de le faire tourner en boucle, y compris une réalisation à la hauteur de la réputation de la maison.
L’impression qui m’est restée dès après la première écoute, c’est d’avoir eu droit à un concert intime, juste pour moi, dans le confort de ma maison. Quel cadeau!