Des scientifiques ont réveillé des bactéries endormies au fond de l’océan depuis pas moins de 100 millions d’années. Il pourrait s’agir d’un record — ou à tout le moins, une preuve de plus de la résistance de la vie microbienne.
Pour évaluer la tolérance des bactéries au manque d’oxygène et de nourriture, ces chercheurs spécialisés dans l’étude des profondeurs marines ont extrait une carotte de 76 m dans des sédiments marins du Pacifique. Cette région dite de gyre du Pacifique Sud, à l’est de l’Australie, est connue comme un désert océanique, qui contient peu de vie marine, donc très peu de nutriments.
La carotte contenait notamment des bactéries qui s’y étaient déposées il y a un peu plus de 100 millions d’années. Une fois en présence d’oxygène et d’une source de carbone et d’azote, ces microorganismes prisonniers des sédiments ont « repris vie ». Au départ, les échantillons comptaient environ 1000 bactéries par cm3. Au bout de 68 jours, elles s’étaient multipliées pour atteindre 1 million de cellules par cm3.
Il est difficile de mettre un nom sur ce qu’était l’état de ces bactéries pendant tout ce temps. Bien qu’ils utilisent par défaut des termes comme « ressusciter » ou « reprendre vie », les chercheurs spéculent sur le fait qu’elles étaient peut-être en « dormance », survivant grâce à d’infimes traces d’oxygène et de nutriments préservées dans les sédiments.
Mais ceux qui rêvent de trouver de la vie sur d’autres planètes saisissent l’occasion: selon The Scientist, cette découverte rappelle que même dans des conditions très hostiles, des trouvailles pourraient se cacher sous la surface.