L’accès à l’eau, l’égalité des genres et la réduction de la pauvreté dans le monde pourraient être des objectifs encore plus difficiles à atteindre à cause de la pandémie, selon l’analyse de deux experts publiée dans Nature.
Les Nations unies (ONU) ont adopté 17 objectifs de développement durable en 2015, afin de parvenir à un avenir meilleur d’ici 2030. De ces objectifs ont découlé en partie, par exemple, l’Accord de Paris sur le climat et le Programme d’action d’Addis-Abeba visant la prospérité économique pour tous. Ces objectifs ont toutefois été critiqués par certains experts qui doutaient, avant même la pandémie, qu’ils soient atteints.
Dans tous les cas, la COVID-19 leur a porté un dur coup, puisque la réalisation de ces ambitions nécessite une économie mondiale en bonne santé. Or, déjà, la pandémie a, en quelques mois, coûté des milliers de milliards de dollars et entraîné plus de 500 000 décès. L’économie mondiale est au ralenti, le résultat notamment de la fermeture des frontières et du confinement.
Mais les deux auteurs du texte dans Nature, Robin Naidoo et Brendan Fisher, ne s’en montrent pas étonnés. Cette pandémie, disent ces deux chercheurs et professeurs en environnement, rappelle l’importance de repenser des objectifs capables de surmonter une prochaine crise mondiale. Par exemple, les objectifs visant à améliorer les systèmes de santé à travers le monde devraient prévoir les conséquences d’une éventuelle crise sanitaire: d’autres pandémies et d’autres catastrophes pourraient survenir d’ici 2030, ne serait-ce qu’à cause des changements climatiques.
Les Nations unies devraient donc revoir leurs 17 objectifs en prévision de potentielles crises mondiales, selon Naidoo et Fisher. Ils suggèrent également de revoir la répartition des budgets pour soutenir des projets favorisant le développement durable, et non la croissance économique.
Capter le carbone… et réduire la pollution des centrales électriques