Il n’y a pas que la santé économique du pays (et des travailleurs) qui est affectée par la pandémie de COVID-19 et le confinement ordonné par les divers paliers de gouvernement. Selon les plus récentes données de Statistique Canada, c’est aussi la santé mentale des Canadiens qui a été largement mise à mal depuis le début de la crise.
Dans une note d’information publiée plus tôt cette semaine, l’agence fédérale dévoile ainsi les résultats d’un sondage en ligne effectué auprès de 46 000 Canadiens, selon lesquels près du quart (24%) des répondants affirment que leur santé mentale est « passable ou mauvaise », comparativement à 31% des participants jugeant que celle-ci est plutôt bonne, et près de la moitié (46%) estimant que leur santé mentale est « bonne ou excellente ». « Les données publiées précédemment dans le cadre de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2018 révélaient d’ailleurs que 8% des Canadiens ont déclaré avoir une santé mentale passable ou mauvaise, 24% ont déclaré avoir une bonne santé mentale, et 69% ont jugé avoir une très bonne ou excellente santé mentale », souligne Statistique Canada.
La dégringolade est donc importante, autant du côté des gens ayant une « excellente » santé mentale que ceux qui décrivent leur état mental comme étant « passable ou mauvais ». D’ailleurs, 52% des répondants ont indiqué que leur santé mentale s’était légèrement ou largement dégradée depuis l’instauration du confinement et des mesures de distanciation sociale. À l’opposé, 48% des participants jugent plutôt que leur santé mentale était « à peu près la même », « un peu meilleure », voire « bien meilleure ».
Interrogés à propos des sentiments ressentis depuis le début de la crise, « la majorité (88%) des participants ont éprouvé au moins un symptôme d’anxiété au cours des deux semaines ayant précédé leur participation à l’enquête. Le symptôme le plus courant a été le « sentiment de nervosité, d’anxiété ou de tension » (71%), suivi du fait de « devenir facilement contrarié ou irritable » (69%) et de « difficulté à se détendre » (64%) », révèle encore la note d’information de Statistique Canada.
Chez les gens ayant déclaré que leur santé mentale s’était dégradée depuis le début de la crise, 41% ont fait état de symptômes anxieux, qu’ils soient modérés ou sévères.
L’impact économique de la crise a d’ailleurs provoqué de l’anxiété chez les répondants du sondage de Statistique Canada: 43% des gens dont la marge de manoeuvre financière a été réduite de façon importante ont mentionné avoir éprouvé de l’anxiété modérée ou sévère.
Les plus jeunes semblent aussi être plus susceptibles de voir leur santé mentale se dégrader, indique l’agence fédérale. Ainsi 64% des 15 à 24 ans ont parlé d’impacts sur leur santé mentale depuis le début du confinement, comparativement à 35% des 65 ans et plus.