La pandémie de coronavirus et le confinement qui l’accompagne font mal, très mal à l’économie canadienne, ainsi qu’à celle de la métropole québécoise. Dans une note d’information publiée plus tôt cette semaine par le Conference Board, il est ainsi mentionné que jusqu’au quart de l’économie nationale pourrait disparaître des suites de la COVID-19.
Les analystes sont clairs: « Le Canada traverse une crise économique d’une ampleur encore jamais vue de notre vivant. » Si la baisse du PIB national s’est chiffrée à environ 5% au cours du premier trimestre, la chute pourrait atteindre 25% au deuxième trimestre. En comparaison, écrit-on, le pire recul des 60 dernières années fut une diminution de 8,7% lors du premier trimestre de 2009, lors de la précédente crise économique.
Si le principal facteur alimentant cette perte de vitesse rapide est bien entendu le confinement rendu obligatoire par la pandémie, le Conference Board note également que la guerre des prix pétroliers que se livrent l’Arabie saoudite et la Russie a contribué à une importante chute des prix de l’énergie, dans la foulée, déjà, d’une forte diminution de la demande, encore une fois en raison de la pandémie.
« Nous commençons déjà à voir l’impact de cette halte rapide de l’activité économique sur le marché de l’emploi », mentionnent encore les analystes, qui évoquent, au plus fort de la crise, 2,8 millions de Canadiens qui se retrouveront au chômage. Et cela, c’est bien sûr sans compter ceux qui travaillaient à temps plein, et qui n’auront plus que quelques heures par semaine, ou encore ceux qui étaient déjà en recherche d’emploi et qui cesseront tout simplement leurs démarches.
Par ailleurs, si le Conference Board s’attend aussi à une reprise rapide du marché du travail, une fois le déconfinement entamé, cela n’empêchera pas une hausse importante du taux de chômage. De fait, si les analystes prévoyaient un taux de 14% au cours du deuxième trimestre, les données de Statistique Canada publiées vendredi de la semaine dernière faisaient déjà état d’un taux de 13% au pays, voire de 17% au Québec.
Au total, le PIB canadien devrait se contracter de 4,3% en 2020, avec un « rebond solide de 6,1% » l’année suivante, avance-t-on.
Parcours difficile à Montréal
Si la métropole québécoise a eu l’occasion de bien tirer son épingle du jeu ces dernières années, avec une croissance économique d’environ 3,4% en 2019, cette même économie devrait plutôt se contracter de 3,6% cette année, soit le premier recul depuis la crise économique des subprimes, lors de la décennie précédente.
Et après la création d’environ 134 000 emplois entre 2017 et 2019, Montréal devrait perdre un peu plus de 54 000 postes cette année; son taux de chômage devrait donc passer de 5,7% l’an dernier, à 8,9%, cette année. Statistique Canada va même plus loin, en évoquant un taux de 10,7% pendant la période allant de mai à juin de cette année.
Heureusement, à l’image du pays, l’économie de Montréal devrait largement reprendre du poil de la bête, avec une croissance prévue de 6% en 2021, écrit encore le Conference Board.