L’agence spatiale américaine, la NASA, n’attend certainement pas la fin de la pandémie, sur Terre, pour continuer de rêver de retourner sur la Lune, libre d’humains depuis un demi-siècle: l’organisation a dévoilé jeudi les noms des trois entreprises qui héritent de contrats de près d’un milliard de dollars américains pour concevoir des engins et des atterrisseurs pour retourner sur notre satellite naturel.
Dans le cadre du programme Artemis, selon lequel des astronautes américains doivent retourner sur la Lune d’ici 2024 à peine, la NASA a donc retenu les services de trois compagnies américaines. Les deux premières, Blue Origin et SpaceX, respectivement propriété du multimilliardaire Jeff Bezos, aussi patron d’Amazon, et du fantasque Elon Musk, qui partage ces jours-ci des messages appelant à la fin du confinement aux États-Unis, sont déjà bien connues. Elles ont notamment déjà reçu divers contrats de la NASA, y compris, du côté de SpaceX, pour envoyer prochainement des astronautes en direction de la Station spatiale internationale à bord de la capsule Dragon, qui servait jusque-là de vaisseau cargo réutilisable.
La troisième entreprise est Dynetics, une compagnie sise en Alabama. Blue Origin travaille à mettre au point l’Integrated Lander Vehicle, un atterrisseur à trois étages qui sera lancé à bord de sa propre fusée; Dynetics planche sur le Dynetics Human Landing System, une « structure unique qui offrira des capacités de décollage et d’atterrissage » et qui décollera à bord du système de lanceur Vulcan de la NASA; tandis que SpaceX développe le Starship, un atterrisseur complet qui utilisera la fusée Super Heavy de l’entreprise, mentionne la NASA par voie de communiqué.
« Avec ces attribution de contrats – répartis sur une période de 10 mois –, les États-Unis vont de l’avant avec l’étape finale nécessaire pour renvoyer des astronautes sur la Lune d’ici 2024, y compris le moment incroyable lors duquel nous verrons la première femme marcher sur la Lune », a affirmé l’administrateur de l’agence, Jim Bridenstine. « Il s’agit de la première fois, depuis l’ère Apollo, que la NASA fournit du financement direct pour un système d’atterrissage habité, et nous avons maintenant des compagnies embauchées pour travailler sur le programme Artemis. »
Toujours selon l’annonce transmise par voie de communiqué, les trois compagnies retenues « affineront leurs concepts pour des atterrisseurs au cours de la période qui prendra fin en février 2021 ». Certaines entreprises seront ensuite choisies pour poursuivre le développement, mentionne encore la NASA, qui précise que le voyage vers la Lune sera donc une entreprise « commerciale ».
Si tout se déroule comme prévu, des humains devraient donc fouler le sol lunaire 55 ans après que Neil Armstrong eut effectué « un petit pas pour l’Homme, mais un bond de géant pour l’humanité ».