Dans la foulée de la pandémie de COVID-19, qui a forcé le confinement d’une bonne partie de la population mondiale, la consommation de bande passante a grimpé en flèche. Avec comme conséquence, affirment de petits fournisseurs canadiens, qu’ils sont forcés de renégocier à prix très élevés leurs blocs de bande passante auprès des grands joueurs, ce qui pourrait les mener à la faillite. Ces indépendants réclament l’aide du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).
S’exprimant lundi par voie de communiqué, l’entreprise Teksavvy, sise en Ontario, mais qui offre aussi des services au Québec, notamment, et qui se décrit comme « le plus important fournisseurs de services internet indépendant au Canada », demande ainsi au CRTC d’agir dans l’immédiat pour éviter que les abonnés à ces fournisseurs indépendants ne perdent pas l’accès au web si les entreprises touchées finissent par obliger de mettre la clé sous la porte.
« En vertu de la structure actuelle des tarifs de gros, les FSI indépendants sont obligés de payer des frais majorés aux grandes entreprises de télécommunications canadiennes », soutient ainsi Teksavvy dans son communiqué.
La semaine dernière, déjà, la députée conservatrice albertaine Michelle Rempel Garner appelait elle aussi le gouvernement fédéral à agir dans ce dossier, en invoquant « l’urgence de corriger les problèmes provoqués par l’absence de concurrence et la réglementation inefficace des télécommunications qui sont maintenant exacerbées par la COVID-19 ».
« Au moment où chacun a l’obligation de rester chez soi et de travailler ou de faire l’école à la maison, posséder une connexion internet fiable n’est plus un choix. Malgré tout, les tarifs gelés de blocs de bande passante forcent les petits fournisseurs d’accès à monter les prix, à mettre des employés à pied, et ultimement à fermer leurs portes, ce qui pourrait entraîner la déconnexion des clients », a-t-elle déclaré, elle aussi par voie de communiqué.
Parmi les suggestions mises de l’avant par la députée, on trouve une demande pour que le CRTC adopte une directe urgente liée à la COVID-19 pour que les grands fournisseurs respectent une décision rendue en août 2019 portant sur les tarifs. Mme Rempel Garner propose aussi que le modèle de tarification actuelle passe carrément à la trappe, en faveur d’un système à taux fixe.
Cette réglementation jugée défavorable envers les petits fournisseurs ne date toutefois pas d’hier, et Mme Rempel, entrée au gouvernement de Stephen Harper en 2011, n’a pas semblé avoir porté ce dossier depuis, et ce jusqu’à maintenant.
De son côté, Teksavvy a « demandé au CRTC d’enquêter sur les changements unilatéraux que les grands fournisseurs canadiens apportent aux processus réglementés de commande, d’installation et de réparation. Sans la surveillance du CRTC, ces fournisseurs pourraient accorder des avantages commerciaux indus à leurs services de détail en appliquant de façon inégale les procédures plus strictes liées à la COVID-19 », lit-on toujours dans le communiqué de l’entreprise, qui exige, elle aussi, que la décision tarifaire du CRTC rendue en août 2019 soit « mise en place de toute urgence ».
La désinformation sur le virus force les grandes plateformes à bouger
Un commentaire
Pour une quinzaine de membres de l’Alliance des telecommunicateurs independants du Quebec, il est impossible de revendre Internet a prix competitifs comme le prevoit les programmes de deploiement de la haute vitesse pour les petites communautes.