Les impacts de la pandémie de coronavirus se font ressentir dans la quasi-totalité des sphères d’activité économique, y compris du côté de l’information. Durement touchés par les fortes baisses de revenus publicitaires, plusieurs médias ont dû remercier des collaborateurs, voire carrément licencier une bonne partie de leur personnel. Pour venir en aide à ces reporters et autres travailleurs affectés, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) annonce la mise sur pied d’une cellule de crise.
Dans une annonce transmise par voie de communiqué, jeudi, la Fédération évoque des « difficultés importantes vécues par les médias d’information et les journalistes, partout au Québec ». La situation des médias est en effet paradoxale: au moment où l’information, notamment sur la pandémie de COVID-19, est plus essentielle que jamais, notamment pour que la population dispose des bonnes données, les annonceurs, eux, ont retiré leurs billes en raison de l’arrêt quasi-complet de l’activité économique, ce qui prive les médias de revenus essentiels à leur survie. D’où les compressions et les mises à pied.
Le mandat de la cellule de crise de la FPJQ sera de « colliger les informations et de déterminer quelles devraient être les actions à prendre pour aider ces médias et ces journalistes », lit-on dans le communiqué.
Dans cette cellule de crise, on retrouvera des dirigeants de La Presse canadienne, d’Hebdos Québec, de l’Association des journalistes indépendants du Québec, de l’Association des radiodiffuseurs communautaires du Québec, ainsi que la FPJQ.
Ailleurs au pays, les effets de la pandémie sur l’information sont tout aussi indéniables qu’au Québec. Le groupe TorStar, qui gère entre autres le quotidien Toronto Star, annonçait ainsi récemment plus de 80 mises à pied en raison des baisses de revenus.
Plusieurs journalistes indépendants canadiens ont par ailleurs critiqué le fait que la prestation canadienne d’urgence, soit la somme versée par le gouvernement fédéral aux travailleurs ayant perdu leur emploi en raison de la COVID-19, n’était pas prévu pour les travailleurs autonomes en général, ce qui comprend les pigistes dans le domaine de l’information. Ottawa a annoncé que le programme serait adapté pour les travailleurs autonomes et les étudiants, notamment, mais aucun détail supplémentaire n’a été fourni pour l’instant.
Au Québec, le premier ministre François Legault a assuré que de l’aide serait offerte aux médias, qu’il considère comme « essentiels », mais là encore, aucune information n’a été dévoilée par le gouvernement caquiste.
Aux États-Unis, enfin, durement touchés par la crise, eux aussi, plusieurs journalistes ont lancé des campagnes de sociofinancement pour permettre aux reporters de joindre les deux bouts.
Fausses nouvelles: la répétition augmente le partage, qu’on y croit ou non