Après des années passées à se faire reprocher d’être des vecteurs de désinformation, il y aura fallu un coronavirus pour faire bouger certaines des plateformes: au cours des deux dernières semaines, Twitter a effacé plusieurs tweets contenant des fausses informations, dont deux émanant de nul autre que le président du Brésil.
Deux autres politiciens brésiliens en ont aussi fait les frais, ainsi qu’un proche du président Trump, pour des publications qui vont « directement à l’encontre des lignes directrices des sources faisant autorité en matière d’information locale et internationale sur la santé publique », selon la nouvelle politique de Twitter, annoncée le 23 mars, et remise à jour depuis. En date du 1er avril, 1100 messages auraient été retirés, selon la compagnie.
Ce n’est évidemment pas la première fois que Twitter supprime des messages ou même des comptes entiers pour cause de désinformation. Mais il s’agit généralement de faux comptes créés en série, ou d’individus véhiculant des messages haineux. Aller jusqu’à cibler des politiciens est un phénomène rarissime.
L’un des deux messages effacés du président Bolsonaro présentait, selon le magazine BuzzFeed, un vidéo de lui-même vantant les mérites de l’hydroxychloroquine pour guérir du coronavirus et appelant à la fin des efforts de distanciation sociale. Facebook a retiré la même vidéo de sa plateforme ainsi que d’Instagram le 30 mars, invoquant ses « normes » qui « n’autorisent pas la désinformation pouvant conduire à des blessures physiques ».
Et ça va au-delà du virus: comme si celui-ci avait agi comme un révélateur, Google a annoncé cette semaine qu’elle « cessera de financer les groupes climatosceptiques ». Plusieurs avaient en effet critiqué la compagnie ces derniers mois, après avoir constaté qu’elle continuait de financer des « groupes de réflexion » (think thanks) qui sont souvent des organismes qui servent aux grandes compagnies à combattre toute forme de législation environnementale.