Les écoles ferment, les spectacles sont annulés, les gens sont invités à réduire leurs déplacements et à garder leurs distances… Combien de temps cela va-t-il durer? Le Détecteur de rumeurs explique que la réponse dépend de trois facteurs.
1) Le Canada suivra-t-il l’Italie ou la Corée du Sud?
L’évolution du Covid-19 en Chine, qui a imposé à sa population des mesures de confinement d’une ampleur sans précédent doublées de politiques d’isolements des malades, le démontre: l’augmentation du nombre de nouveaux cas finit par ralentir, atteindre un sommet, puis diminuer. Alors que la Chine a compté jusqu’à quelques milliers de nouveaux cas chaque jour en février (un sommet de 14 000 nouveaux cas le 12 février), elle n’en est plus qu’à quelques dizaines par jour cette semaine. La Corée du Sud semble quant à elle avoir atteint son sommet de nouveaux cas le 29 février, et elle est depuis sur la pente descendante.
En Corée du Sud, Il s’est écoulé 11 jours entre le moment où ce pays a vu la courbe des nouveaux cas commencer à grimper et le moment où cette courbe a finalement atteint son sommet: le pays était passé de 1 ou 2 cas par jour pendant la première quinzaine de février, à 909 le 29 février. La courbe était retombée à moins de 100 cas dimanche dernier.
En comparaison, en Italie, en date du 17 mars, la courbe montrait peut-être un début de ralentissement, et ce, presque un mois après avoir commencé à grimper (l’Italie n’avait connu que 3 nouveaux cas le 18 février, elle en était à 3500 le 17 mars). Or, les différents graphiques de ces derniers jours qui comparent l’évolution pays par pays, montrent que, en date du 16 mars, les États-Unis suivaient une pente parallèle à l’Italie, avec un « retard » de 10 à 12 jours.
Cela signifie que si, dans le scénario idéal, l’Italie devait atteindre son propre pic cette semaine, et si la progression du coronavirus en Amérique du Nord devait continuer à ressembler à celle de l’Italie, le pic pourrait n’être atteint aux États-Unis que dans les derniers jours de mars.
Les comparaisons avec le Canada se sont avérées jusqu’ici difficiles, le Canada n’ayant dépassé le stade de son 100e cas que le 11 mars. Le magazine Maclean’s se livre à l’exercice depuis peu et arrive à des résultats mitigés: le total reste encore peu élevé et la trajectoire est incertaine.
Le scénario optimiste: la situation canadienne serait moins dramatique que celle des États-Unis et sa trajectoire se mettrait bientôt à ressembler à celle de la Corée du Sud, avec un aplatissement imminent de la courbe. Le scénario pessimiste: le Canada serait sur la même trajectoire que l’Italie, avec quelques jours de plus de retard sur son voisin du Sud.
2) Une fois le sommet atteint, le travail n’est pas terminé
La Corée du Sud n’a pas mis fin à ses mesures de précaution dès le moment où la courbe a montré une tendance à la baisse. Seize jours plus tard, le gouvernement recommandait encore d’éviter les rassemblements et de garder cette fameuse « distance sociale ». Les experts préfèrent attendre d’être sûr qu’il s’agit bel et bien d’une tendance et qu’il n’y aura pas résurgence dans l’une ou l’autre des communautés les plus touchées.
Par ailleurs, une deuxième vague du virus est chose possible, si on considère le parcours suivi par d’autres épidémies depuis un siècle — d’où la tentation pour un gouvernement de maintenir l’isolement préventif ou la quarantaine deux semaines de plus.
En Chine, il s’est écoulé deux mois et demi entre l’émergence du virus et la levée partielle de la quarantaine radicale imposée à des dizaines de millions de ses citoyens.
3) Un répit au printemps?
On ignore toujours si ce coronavirus va souffrir des températures printanières. Si tel était le cas, cela pourrait signifier un répit pour les Européens et les Nord-Américains: ou bien le virus se met en dormance jusqu’à l’automne, ou bien il s’estompe progressivement du décor, au fur et à mesure que les gens qui y ont été exposés deviennent immunisés. Si on devait assister d’ici le début d’avril à un ralentissement de la courbe comme en Corée du Sud, les chercheurs pourraient toutefois en avoir pour des mois avant de pouvoir déterminer qui, des mesures d’isolement ou de la température, aura eu raison de l’ennemi.
Non, prendre des antidépresseurs pendant la grossesse n’est pas dangereux