Si vous êtes du genre à regarder au moins une fois par jour les statistiques sur le coronavirus, vous êtes aussi du genre à croire que vous êtes plus à risque que les autres de l’attraper.
C’est ce que concluent sans rire les psychologues Ellen Peters et Par Bjalkebring, de l’Université de l’Oregon, au terme d’un sondage effectué à la fin-février auprès de 1279 Américains. Près de la moitié (47%) leur ont répondu qu’ils avaient effectivement passé un peu de temps chaque jour de la semaine précédente à regarder un graphique ou des chiffres sur l’évolution du nouveau coronavirus. Et 38% d’entre eux étaient inquiets face au virus, contre 18% des autres.
Les hommes étaient un peu plus nombreux (55%) à reluquer les chiffres que les femmes (43%). Le sondage s’inscrit dans une plus vaste recherche en cours, sur la perception du risque pendant cette crise.
Il est évident que de simplement regarder ces chiffres sous le prétexte de bien s’informer peut être contre-productif, préviennent les auteurs. Dans une lettre résumant cette rapide analyse, Ellen Peters compare cela aux courtiers de la bourse qui perdent de l’argent lorsqu’ils se mettent à trop confondre le « bruit » avec le « signal »: autrement dit, on entend les alertes les plus bruyantes, mais on perd de vue le contexte.