Voilà longtemps que le public américain voit le président Donald Trump selon un angle négatif, que ce soit en raison de son tempérament, ses actions, ou encore ses messages publiés sur Twitter. Un nouveau sondage effectué aux États-Unis démontre toutefois la dichotomie entre le jugement de ses actes comme chef d’État, vus de façon positive à seulement 15% des répondants, et son taux d’approbation en vue de la prochaine élection présidentielle, où il est tout sauf déjà battu.
Selon l’enquête réalisée par le Pew Research Center, quelque 53% des participants disent ne pas aimer son comportement, alors que 30% disent être divisés sur cette question.
Le coup de sonde inclut les témoignages de 6395 adultes américains, dont les propos ont été recueillis du 4 au 15 février dernier.
Pour la plupart, les Américains ne sont pas non plus d’accord avec ce que le président juge comme étant les enjeux les plus importants pour le pays: 42% des répondants affirment partager les visées du chef de l’État, alors que 58% ne partagent peu, ou pas du tout les mêmes préoccupations que l’homme d’affaires devenu président.
Sans surprise, de nouveau, le coup de sonde révèle de profondes divisions partisanes: 80% des républicains et des indépendants à tendance républicaine partagent presque toutes, voire toutes les préoccupations du président à propos de l’avenir des États-Unis. Par contre, ils ne sont que 31% à penser que M. Trump se conduit correctement comme président; 50% sont plutôt indécis, tandis que 16% d’entre eux n’apprécient pas son comportement.
Malgré tout, en janvier, le taux d’approbation du président chez les républicains flirtait avec les 80%, dont 64% de répondants qui étaient fortement d’accord avec cette idée.
Rejet viscéral chez les démocrates
De l’autre côté du spectre politique, la polarisation est tout aussi marquée: 85% des démocrates disent ne pas approuver le comportement du président, alors que 12% sont indécis et que seulement 1% des répondants sont en accord avec les agissements de M. Trump. Seuls 10% des démocrates sont en accord avec presque tous, ou tous les enjeux nationaux évoqués par le locataire de la Maison-Blanche.
Cette division partisane ressemble largement à celle constatée en 2018, ainsi qu’en 2017.
Cependant, le terme « égocentrique » est employé par 80% des participants à l’enquête pour décrire le président, soit une proportion qui va au-delà des regroupements partisans. Et quelque 59% des répondants estiment que M. Trump est « biaisé ».
À l’opposé, 47% des sondés affirment que le président « se bat pour ce en quoi je crois », et un peu plus du tiers (36%) jugent qu’il est honnête.
La vision partiellement négative du président serait-elle suffisante pour lui coûter la présidentielle? Un sondage, paru en février, donnait Donald Trump perdant contre les cinq principaux candidats à l’investiture démocrate qui étaient alors toujours en lice. Seuls Joe Biden, l’ex-vice-président, et le sénateur Bernie Sanders sont toujours dans la course. Le coup de sonde de février, réalisé pour Fox News, la même chaîne qui est religieusement écoutée par le président, le plaçait à un peu moins de 10 points derrière ces deux candidats. Reste à voir si cet écart demeurera le même jusqu’en novembre; il y a fort à parier que non.
Présidentielle américaine: des médias dignes de confiance, ou non?