La semaine dernière, on pouvait trouver, grâce à Google, quelque 200 textes de vérification des faits sur le coronavirus, publiés en 15 langues par divers médias à travers le monde. Mais Google n’arrivait pas à faire ressortir ces vérifications très haut dans les résultats de recherches.
L’International Fact-Checking Network (IFCN), un réseau international de médias vérificateurs de faits (dont fait partie le Détecteur de rumeurs) a demandé le 4 février à ses membres d’effectuer, dans leurs langues respectives, une recherche Google sur le coronavirus avec un fureteur « privé » (c’est-à-dire pas utilisé jusqu’ici, afin de ne pas contaminer les résultats), puis d’envoyer une capture d’écran des résultats. Aucun d’entre eux n’a vu apparaître un texte de vérification dans les 10 premiers résultats.
À la défense de Google, on y trouvait chaque fois des textes d’actualité récente provenant de médias réputés, ainsi que des sites officiels: ministère de la santé ou Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais l’IFCN s’interroge sur l’impact des efforts de vérification, considérant le tsunami de fausses nouvelles autour du coronavirus.
Entre le 22 janvier et le 5 février, 41 médias ou organismes de vérification des faits ont publié 211 vérifications sur le nouveau coronavirus. Certains ont utilisé ClaimReview, un outil construit spécialement pour aider ce type de texte à « remonter » dans l’algorithme de Google.
Interrogé sur ces résultats, un porte-parole de Google a répondu en évoquant ce qui avait été fait par la compagnie dans la lutte au coronavirus, insistant uniquement sur son « engagement à fournir de l’information utile et opportune ». Il a également cité un don de 250 000$ à la Croix-Rouge chinoise et un projet SOS Alert lancé le 5 février en collaboration avec l’OMS: quiconque lance une recherche « coronavirus » devrait normalement se faire proposer, en haut de la la page, des liens vers les différentes pages de l’OMS.
Et Facebook?
En juin 2018, Facebook avait annoncé qu’il commencerait à utiliser ClaimReview pour mousser dans son propre algorithme les textes des médias vérificateurs de faits partenaires de Facebook —un effort censé aider à « réagir plus vite, spécialement en temps de crise ».
Toutefois, dans cette crise du coronavirus, l’absence de données fournies par Facebook reste un gros problème, a constaté l’IFCN en faisant sa recherche sur la portée des textes de vérification. Interrogé sur le nombre de corrections de fausses nouvelles qui avaient été affichées sur la plateforme en vertu du programme de partenariat avec les médias (Third Party Fact-Checking Program), Facebook a répondu ne pas pouvoir partager cette information.
Au moins une initiative locale a été prise ces derniers jours: en Inde, Facebook a créé le 3 février une chaîne WhatsApp avec les médias partenaires et un représentant de l’OMS. « Si nous avons à vérifier quelque chose qui est relié à l’OMS ou si la vérification nécessite l’avis d’un expert médical, nous ajoutons nos demandes à cette chaîne WhatsApp », explique Uzair Rizvi, de l’Agence France-Presse en Inde.
Dans un billet de blogue publié le 30 janvier, Facebook affirmait « travailler à limiter la diffusion de la désinformation et du contenu nuisible sur le virus ». La compagnie ajoutait qu’elle commencerait bientôt à retirer du contenu contenant de fausses informations ou des théories du complot qui seraient considérées dangereuses par les autorités locales de la santé.
Et Twitter?
Depuis la semaine dernière, ceux qui cherchent pour le coronavirus sur Twitter trouvent un lien vers le Centre de contrôle des maladies (CDC) s’ils sont aux États-Unis, ou l’Agence de la santé publique du Canada s’ils sont au nord de la frontière. Mais aussitôt passée cette annonce, pullulent les vidéos et les photos non vérifiées, généralement sans qu’aucune source ne soit mentionnée.
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