Pour la plupart des gens, la cause est entendue: la Chine est à présent le plus gros pollueur de la planète, ayant surclassé les États-Unis. Mais la Chine a contre elle le fait qu’elle est aussi le pays le plus peuplé de la planète. Si on calcule plutôt la pollution par tête, qui gagne le championnat?
Les États-Unis, l’Australie et le Canada sont dans le peloton de tête, avec des émissions par habitant qui sont trois fois et demi plus élevées que la moyenne mondiale. C’est ce qui ressort de la compilation du Global Carbon Project, remise à jour cette semaine à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques.
En 2017, l’année la plus récente pour laquelle des statistiques complètes sont disponibles, les émissions planétaires moyennes étaient de 4,8 tonnes d’équivalent CO2 par personne, alors qu’elles étaient de 16,6 tonnes aux États-Unis et d’un peu moins de 16 tonnes au Canada et en Australie. En comparaison, ces émissions étaient de 7 tonnes par habitant en Chine et de 6,9 tonnes pour les 28 pays de l’Union européenne.
Les données préliminaires de 2019 ne montrent pas de grands changements sur cet aspect: en fait, les émissions par habitant, dans plusieurs pays, sont relativement stables sur le long terme.
Ce qui change de façon beaucoup plus significative, c’est la croissance totale des émissions planétaires. Elle s’est poursuivie en 2019 — et une bonne partie était le résultat de la croissance chinoise.
La triade australo-américano-canadienne peut se consoler du fait qu’elle est surclassée, pour ce qui est des émissions per capita, par six États pétroliers, du Qatar (49 tonnes par personne) à l’Arabie Saoudite (19,3 tonnes) en passant par le Koweït (25 tonnes).
Le Global Carbon Project est un consortium de scientifiques qui, depuis 2001, quantifie les émissions de de gaz à effet de serre et leurs sources, dans le but de mieux comprendre l’ensemble du cycle du carbone à l’échelle planétaire.