À travers le monde, on noterait une hausse des attaques contre les étudiants ou les professeurs sur les campus universitaires. allant des violences policières aux poursuites judiciaires en passant par le saccage de locaux ou l’expulsion. Un organisme basé à New York en a recensé 324 en un an, dans 56 pays.
L’organisme en question, Scholars at Risk, qui se donne pour mission de défendre la liberté d’expression sur les campus à travers le monde, effectue cette compilation en continu depuis deux ans. Il prévient qu’elle est nécessairement incomplète, les chiffres étant le résultat de compilations effectuées par des volontaires.
Le total de 324 incidents, qui incluent 32 morts, couvre l’année scolaire allant du 1er septembre 2018 au 31 août 2019. Le rapport de l’année précédente recensait 294 « attaques » dans 47 pays.
Si on n’est pas surpris de trouver le Soudan —plus de 100 manifestants pro-démocratie tués par la police ou par des groupes paramilitaires— ou la Turquie —des milliers d’universitaires expulsés, poursuivis ou emprisonnés depuis 2016— parmi les pays qui ressortent du lot, la présence de la Grande-Bretagne étonne davantage: une lettre piégée a été envoyée le 6 mars 2019 à l’Université de Glasgow, revendiquée ensuite par l’IRA (Irish Republican Army). Les interdictions de voyages imposées par les États-Unis aux universitaires de certains pays musulmans sont également mentionnées. Encore qu’en nombre absolu, ces restrictions semblent mineures à côté des universitaires et étudiants de Cisjordanie dont la capacité à entrer ou sortir du territoire est systématiquement perturbée. Ou à côté des attaques physiques et des actions d’intimidations sur des campus brésiliens qui, selon le rapport, ont augmenté en nombre dans les semaines précédant et suivant l’élection du nouveau président Jair Bolsonaro.
Hong Kong est brièvement mentionnée, avec l’expulsion d’étudiants de l’Université Polytechnique en mars dernier, mais risque d’avoir droit à son propre chapitre dans le rapport de l’an prochain