L’Association des taxis des régions du Québec (ATRQ), qui dit représenter la grande majorité des exploitants et chauffeurs de taxis d’ici, affirme être déçue des intentions annoncées lundi par le ministre des Transports, François Bonnardel, à la suite d’une journée de rencontres à l’Assemblée nationale.
Dans un communiqué publié en milieu d’avant-midi, mardi, Guy Chevrette, conseiller principal de l’ATRQ, soutient que « le blitz de pourparlers de bonne foi et de consultation des dernières semaines se solde par une annonce unilatérale (…) incomplète ».
« Il est vrai que les propositions avancées ont des appuis, mais à la condition qu’elles soient accompagnées de leur contrepartie. À l’heure actuelle, c’est comme nous donner l’hypothèque, mais sans la maison! Ces annonces sont donc loin de couvrir toutes les demandes consensuelles de l’industrie du taxi devant permettre sa pérennité et l’équité à son endroit », a-t-il ajouté.
La veille, le ministre indiquait, lui aussi par voie de communiqué, que les compensations financières offertes aux chauffeurs de taxis pour la transformation du cadre législatif entourant le transport de personnes; l’argent promis sera ainsi versé sur cinq ans, plutôt que sur six, tel que cela était prévu au départ.
Québec a également annoncé la « création d’une table nationale de concertation de l’industrie du transport rémunéré de personnes par automobile. Cette table aura comme mandat de conseiller le gouvernement du Québec relativement aux enjeux découlant de l’adoption » du projet de loi transformant le cadre législatif en question, soit la loi 17.
Enfin, le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) prévoit aussi bonifier, de l’ordre de 10 à 40 millions de dollars, le programme d’aide pour des besoins particuliers de propriétaires de permis de taxi, et ce à même les sommes déjà disponibles dans le Fonds de modernisation de l’industrie.
Appel à un meilleur encadrement
De son côté, l’ATRQ a dit avoir réclamé une hausse de la compensation qui sera offerte aux chauffeurs de taxis. Ceux-ci, confrontés à la nouvelle concurrence d’Uber et autres services du genre, ont vu la valeur de leur permis de taxi chuter, les laissant bien souvent face à d’importantes dettes, qu’ils sont parfois incapables de rembourser à l’aide des recettes engrangées sur la route. Si Québec prévoit environ 875 millions pour dédommager les chauffeurs en question, l’ATRQ réclame plutôt 1,3 milliard.
L’Association dit également exiger un encadrement « plus concurrentiel face aux autres joueurs du transport rémunéré de personnes », soit, encore une fois, Uber et les autres entreprises qui ont été accusées, par le passé, de contourner les règles en place en n’exigeant pas de permis de taxi pour ses conducteurs, ce qui a déclenché l’ire des chauffeurs déjà sur le marché.
« Parmi les situations problématiques, l’ATRQ note en premier lieu la faiblesse des mécanismes de protection des marchés réservés à l’industrie du taxi. Ces mécanismes pourraient inclure l’exclusivité des contrats gouvernementaux, la protection de certains territoires et quotas, l’augmentation progressive de l’offre, etc. Sans ces mécanismes, la pérennité de l’industrie est menacée », plaide l’Association.
Cette dernière « demande donc au gouvernement et aux parlementaires d’amender le projet de loi no 17 afin de faire en sorte que la table de concertation prévue ait le mandat de conseiller le gouvernement sur l’encadrement réglementaire relatif aux territoires, aux quotas et au mode de répartition des compensations aux titulaires de permis de propriétaires de taxi ».
Pour s’adapter aux nouveaux climats, faudra-t-il travailler de nuit?