Il y a quelque chose d’étrange, dans cet Ancestors: The Humankind Odyssey. Véritable « simulateur d’évolution », le titre développé par le studio montréalais Panache jeux numériques vise grand, et si le résultat est intéressant, on retiendra probablement que l’ambition semble avoir eu le dessus sur le côté pratique de l’ensemble de la chose.
Influencer l’évolution, rien de moins. Voilà ce que proposent les développeurs de Panache, qui compte en leurs rangs Patrice Désilets, entre autres connus pour son passage chez Ubisoft et son influence sur l’iconique série Assassin’s Creed. Jouer à changer le cours de l’histoire – et stupéfier Darwin au passage –, certes, mais pour cela, il faudra guider les actions d’une tribu de nos lointains ancêtres, lorsque ceux-ci étaient encore entièrement velus et maîtrisaient à peine la station (temporairement) debout. En contrôlant un adulte, il faudra convaincre ses congénères d’effectuer certaines actions, tout en apprenant nous même à « évoluer », soit à accumuler des connaissances. Lesdites connaissances seront alors « transformées » en traits qui pourront être transmises à la prochaine génération.
Tel que cela était mentionné en début d’article, l’idée a du bon, et les gens de chez Panache étaient certainement ambitieux. À un point tel, en fait, que l’on nous promet, pendant une très longue série d’écrans en début du jeu, que notre contribution à l’histoire de l’humanité sera essentielle, mais que les développeurs « ne nous prendrons pas par la main ». Rien de moins!
De fait, Ancestors fait tout sauf prendre le joueur par la main. Il y a bien cette orgie d’annonces et autres « suggestions » de boutons à presser pour accomplir quantités de gestes et d’actions pendant les premières heures du jeu, mais généralement, une partie peut pratiquement se terminer aussi brusquement qu’elle n’a débuté. Vous descendez sur le plancher des vaches et êtes mordus par un serpent venimeux? Il y a de très fortes chances pour que votre primate meure dans d’atroces souffrances. Idem si vous ne sautez pas sur la bonne branche d’arbre, que celle-ci cède et que vous vous cassiez une jambe, ou pire, en tombant. Et ne parlons pas des dangers liés aux autres menaces présentes dans la jungle, qu’ils soient liés à des facteurs naturels (faim, soif, maladie, etc.) ou à d’autres animaux. Les tigres, entre autres, sont particulièrement prompts à se payer une bonne mordée de primate, et il faudra apprendre à la dure à éviter les félins féroces.
Cependant, autant Ancestors représente un saut dans l’inconnu, un bond en avant, un jeu qui tente de donner accès à des mécaniques jamais encore véritablement essayées dans un jeu relativement mainstream, le titre aurait profité d’un cadre un peu plus resserré. Le côté répétitif du jeu (trouver de la nourriture, découvrir d’autres primates pour gonfler les rangs de sa tribu, superviser la survie de l’espèce, bref), et surtout cette impression que les développeurs veulent en fait nous prendre par la main tout en faisant de leur mieux pour maximiser la confusion – y compris avec tant de boutons et de contrôles qu’une manette peine à suffire à la tâche, tout cela alimente davantage la frustration que l’émerveillement. Ancestors aurait potentiellement mieux fonctionné sous la forme d’un jeu de gestion plus traditionnel, peut-être même en adoptant plutôt une vue du dessus?
Quoi qu’il en soit, les gens de chez Panache ont tenté le coup, et c’est certainement ce désir de sortir des sentiers battus qui fait en sorte qu’Ancestors est un jeu à marquer d’une pierre blanche. Un jeu incomplet, fort probablement, mais un jeu marquant.
Ancestors: The Humankind Odyssey
Développeur: Panache jeux numériques
Éditeur: Private Division
Plateformes: Windows, PlayStation 4 et Xbox One (sortie en décembre sur les deux consoles). Testé sur Windows (Epic Games Store)
Ace Combat 7: Skies Unknown, l’autoroute vers la zone dangereuse
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