Disponible dès aujourd’hui en 4K, Blu-ray et DVD, The Curse of La Llorona s’inspire d’une vieille légende du folklore latino-américain pour livrer un film d’horreur qui, en dépit de ses influences typiquement mexicaines, s’avère malheureusement assez ordinaire.
Los Angeles, 1973. Depuis que son mari policier est décédé, Anna Tate-Garcia, une mère monoparentale à l’emploi des services sociaux, s’occupe seule de son fils Chris et de sa fille Samantha. Appelée à intervenir un jour chez les Alvarez pour un cas de maltraitance, elle découvre les deux garçons de la famille cadenassés derrière une porte couverte de symboles cabalistiques, et portant des marques de violence. Envoyés dans un centre d’accueil, les deux frères disparaissent mystérieusement dès la première nuit, avant d’être retrouvés noyés. La mère blâme la travailleuse sociale, ainsi que La Llorona, pour la mort de ses deux fils, et si Anna ne croit pas qu’une vieille légende mexicaine puisse être responsable du tragique événement, elle changera d’idée lorsque le spectre vengeur s’en prendra à ses propres enfants.
La Llorona (La Pleureuse en espagnol), une femme damnée pour avoir noyé ses deux enfants et dont le fantôme parcourt la Terre depuis pour s’en prendre à la progéniture des autres, est sans doute la légende la plus connue de toute l’Amérique Latine. C’était certes une bonne idée d’utiliser cette figure folklorique comme croquemitaine, mais malheureusement, The Curse of La Llorona ne campe pas seulement son intrigue en 1973: il propose un genre d’horreur typique de ces années-là, mais avec les moyens techniques d’aujourd’hui. On connaît donc d’avance tous les trucs que le long-métrage utilise non pas pour flanquer la trousse, mais pour faire sursauter le spectateur, ce qui n’est vraiment pas la même chose, sans compter que son scénario ne contient à peu près aucune idée originale.
Appuyée par une direction photo sublime et une maîtrise remarquable des éclairages contribuant à son atmosphère, la réalisation léchée de Michael Chaves sauve The Curse of La Llorona de la série B. Ses phénomènes paranormaux sont subtils la plupart du temps, et se manifestent à travers un miroir qui craque subitement, un parapluie poussé par un vent mystérieux ou un meuble bougeant par lui-même, mais il ne peut d’empêcher d’accompagner chaque apparition de La Llorona d’une série de notes stridentes. C’est tellement cliché que ça en devient presque risible. On apprécie par contre la façon dont il injecte une saveur mexicaine à son long-métrage, montrant par exemple des rites de purification ou de détection du Mal typiques à cette culture.
Composée principalement de comédiens latino-américains, la distribution apporte une couche de crédibilité supplémentaire à l’ensemble, et le niveau de jeu est irréprochable. Linda Cardellini (Avengers, Green Book) fait preuve d’une belle sincérité dans le rôle de la mère qui voit ses enfants traqués par une menace surnaturelle. Reprenant son rôle du père Perez d’Annabelle, Tony Amendola représente en vérité le seul et unique lien avec l’univers de The Conjuring, dans lequel The Curse of La Llorona est censé s’inscrire. Même s’il dispose de peu de temps à l’écran, les scènes avec Raymond Cruz figurent parmi les meilleurs moments du film. Marisol Ramirez livre une Llorona lugubre à souhait, et même Roman Christou (Chris) et Jaynee-Lynne Kinchen (Sam) se débrouillent bien pour des acteurs juvéniles.
L’édition Combo Pack inclut The Curse of La Llorona sur disques Blu-ray et DVD, et contient un code donnant droit à une copie numérique. Du côté du matériel supplémentaire, on compte sept scènes retirées du montage, le scénarimage de huit autres, et trois revuettes de quelques minutes chacune. La première explique un peu plus en détail la légende ayant inspiré le film, la seconde propose des entrevues avec les comédiens principaux et le réalisateur expliquant les raisons qui les ont motivés à participer à la production, tandis que la dernière se consacre à la création, aux effets spéciaux et à la performance de l’actrice derrière le fantôme mexicain.
Très bien réalisé et aussi bien interprété, The Curse of La Llorona aurait pu être un bon film d’horreur n’eût-été de son scénario qui manque cruellement d’imagination, et malheureusement, le long-métrage de Michael Chaves rate une belle occasion de moderniser la légende la plus célèbre du folklore latino-américain.
6/10
The Curse of La Llorona
Réalisation : Michael Chaves
Scénario : Mikki Daughtry et Tobias Iaconis
Avec : Linda Cardellini, Roman Christou, Jaynee-Lynne Kinchen, Raymond Cruz, Patricia Velasquez, Marisol Ramirez et Tony Amendola
Durée : 93 minutes
Format : Combo Pack (Blu-ray + DVD + copie numérique)
Langue : Anglais, français, espagnol et portugais
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