Faut-il absolument interdire les friandises contenant du cannabis et tout autre produit comestible qui pourrait attirer les enfants? Si le gouvernement Legault estime que la mesure est nécessaire pour éviter que des enfants ne s’intoxiquent avec les substances hallucinogènes, le Conseil du cannabis canadien (CCC), lui, affirme que ces restrictions représentent une victoire pour le marché noir.
Au lendemain de l’annonce, par Québec, de l’intention du gouvernement de déposer un projet de règlement venant renforcer ce qui est déjà le cadre législatif le plus sévère en matière de vente et de consommation de cannabis au pays, le CCC a réagi par voie de communiqué, affirmant que ledit projet de règlement « est une grande déception, car il nuira gravement aux efforts déployés par l’industrie légale du cannabis pour éradiquer le marché noir et, par conséquent, à la protection des mineurs », selon Megan McCrae, la présidente de l’organisation.
En plus de l’interdiction de desserts, friandises, jujubes et autres produits contenant du cannabis qui pourraient être attrayants pour les mineurs, Québec souhaite faire en sorte que les extraits de cannabis ne puissent contenir aucun additif en modifiant l’odeur, le goût ou la couleur des produits, en plus de limiter à 30% la concentration de THC (l’agent psychoactif du cannabis) pour les produits non comestibles. Au dire du CCC, cette dernière décision empêchera de facto la commercialisation de certains produits de vapotage au Québec.
Si le CCC se dit « en total accord avec l’esprit de ce projet de règlement », l’organisme estime cependant qu’il « limitera la capacité de production de l’industrie légale, de même que sa capacité de répondre à la demande diversifiée du marché québécois de manière contrôlée et responsable, au profit du marché noir »
Le crime organisé pourra donc continuer de s’enrichir, écrit le CCC, qui demande à Québec de collaborer avec Ottawa dans ce dossier pour harmoniser les règles en matière de produits comestibles, afin de « lutter plus efficacement » contre l’industrie illicite du cannabis.
Par ailleurs, le projet de modification envisagé par Québec pour rehausser l’âge minimum pour l’achat de cannabis de 18 à 21 ans n’a toujours pas été adopté, et pourrait donc l’être à l’automne, à la reprise des travaux parlementaires.
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