Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) semble vouloir favoriser un retour du balancier à l’avantage des consommateurs: en adoptant le libellé définitif du décret de mise en oeuvre de sa politique canadienne de télécommunication, l’organisation fédérale évoque des prix plus bas et une concurrence accrue dans un marché encore largement contrôlé par une poignée de joueurs.
« Alors que nous poursuivons notre travail pour que les Canadiens puissent choisir parmi des services de télécommunications novateurs et abordables, ces instructions seront appliquées aux instances actuelles et futures dans le secteur des télécommunications, y compris l’examen des services sans fil mobiles et d’autres instances dans lesquelles les observations finales n’ont pas encore été présentées », a déclaré Ian Scott, président et dirigeant principal du CRTC.
Concurrence, abordabilité, intérêts des consommateurs et innovation sont les maîtres-mots de cette nouvelle politique, indique-t-on par voie de communiqué. Le CRTC aura également l’obligation de démontrer à la population de quelle façon il a agi en ce sens.
Comme le rappelle l’organisation, la concurrence permet aisément de faire diminuer les tarifs des divers services de télécommunications, notamment la téléphonie sans fil et l’accès à internet. Au dire du CRTC, une concurrence fortement développée peut permettre de profiter de forfaits jusqu’à 32% moins chers pour la téléphonie cellulaire, comparativement au prix moyen à l’échelle du pays.
Le CRTC dit également s’appuyer sur la récente mise aux enchères de la bande de spectre de 600 MHz pour permettre le développement de réseaux plus rapides et plus abordables.
« Tant et aussi longtemps que les Canadiens paieront un prix trop élevé pour leurs services cellulaires et Internet, notre gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires pour faire baisser les prix des services de télécommunication. Nous favorisons également un climat propice aux investissements et à l’innovation, pour que les fournisseurs de services de télécommunication au Canada puissent améliorer la qualité des services qu’ils offrent », a mentionné le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique, Navdeep Bains.
Il semble y avoir toutefois loin de la coupe aux lèvres, comme le souligne l’organisation Open Media. Dans un appel aux dons transmis mardi soir, le groupe dit vouloir poursuivre sa campagne pour faire pression sur le CRTC et les trois grands joueurs du marché canadien (Bell, Telus, Rogers) afin de favoriser la concurrence. « Les bonnes intentions ne valent rien si elles ne sont pas soutenues par des politiques publiques solides », peut-on lire dans le courriel envoyé par l’organisation.
Il est à noter, d’ailleurs, que la nouvelle politique du CRTC n’aura fort probablement pas d’impacts sur les consommateurs canadiens d’ici les prochaines élections fédérales, en octobre. Rien n’empêchera cependant le Parti libéral du Canada d’ajouter cette avancée à son bilan politique pour tenter de battre les conservateurs.
Un commentaire
Pingback: Uber, Lyft et les autres pourraient rendre les rues plus dangereuses - Pieuvre.ca