On pourrait imaginer le Google Home sur les stéroïdes: le Nest Hub, la nouvelle génération d’assistant vocal du géant de Mountain View, cherche à séduire les technophiles qui hésitaient peut-être à se tourner uniquement vers les commandes vocales, ou ceux qui se disent qu’un écran en plus, c’est toujours mieux.
Lors de la démonstration organisée il y a deux semaines dans un appartement chic et branché du Vieux-Montréal, Google avait mis le paquet pour démontrer les multiples possibilités du Nest Hub et de son écran. Fini, l’aide sonore seulement, il est effectivement possible, à l’aide d’une commande vocale, d’y afficher des vidéos provenant de diverses sources, ou encore de faire défiler des photos, qu’il s’agisse des nôtres ou de clichés disponibles dans la propre banque de Google.
Bien entendu, impossible de passer à côté de tout l’aspect domotique de la chose: tel que mentionné lors du compte-rendu de la rencontre organisée par Google, le Nest Home donne l’occasion de centraliser le fonctionnement de divers appareils connectés, qu’il s’agisse d’ampoules, de prises électriques, de hauts-parleurs, ou de tout autre système compatible. Fini, alors, le jonglage entre les applications sur le téléphone intelligent pour gérer l’ensemble des systèmes connectés d’une résidence.
Le hic, c’est qu’il faut effectivement déjà posséder de tels systèmes, ou envisager de se les procurer rapidement, afin de justifier l’achat d’un Nest Hub. L’écoute de radios en ligne? Des applications sont déjà disponibles, tout comme des sites web. De fait, l’assistant de Google utilise lui-même une telle application pour répondre aux demandes des utilisateurs.
Afficher des photos? L’écran du Nest Hub évoque une petite tablette, d’environ six pouces de diagonale pour l’écran. Ces dimensions s’avèrent fonctionnelles si l’appareil est à portée de main, mais au-delà, l’écran est trop petit pour que l’on puisse vraiment apprécier l’expérience.
Idem pour la vidéo: s’il faut saluer la reconnaissance vocale qui est franchement très efficace, permettant entre autres de dénicher quasi instantanément des YouTubeurs plus qu’obscurs, il faudra de nouveau avoir le Nest Hub près de soi pour que l’expérience de visionnement en vaille la peine. Et si l’on préfère plutôt afficher le tout sur grand écran, pourquoi ne pas s’équiper d’un Chromecast? Certes, il faudra utiliser son téléphone comme télécommande, mais le sacrifice est-il si insupportable?
Impossible de ne pas sentir tout le potentiel du Nest Hub. D’autant plus que l’objet, aux lignes épurées, et à l’emballage à l’avenant, a franchement de la gueule. On néglige parfois l’importance du design des appareils technologiques, mais mieux vaut, en gros, la discrétion et l’efficacité d’EVE, dans le film Wall-E, que le côté monstre électronique du WOPR, dans Wargames.
Pourtant, pour libérer ce potentiel, le Nest Hub ne peut agir que comme facilitateur. Il est essentiel, devra-t-on le répéter, de dépenser des centaines, voire des milliers de dollars pour faire en sorte que la majorité de son domicile puisse être contrôlé par un seul et unique gadget – avec Google qui écoute au bout du fil, bien sûr. Autrement, personne n’est jamais mort après s’être levé pour faire fonctionner un interrupteur, ou pour brancher son téléphone ou son lecteur MP3 sur la chaîne audio à l’aide d’un câble 3,5 mm. Encore faut-il que le fabricant dudit téléphone agisse de façon logique et ne supprime pas le connecteur en question pour imiter une certaine marque à la pomme…
Voilà donc le défi du Nest Hub: il n’a beau coûter que 170$, environ, le véritable prix est bien plus important, et le changement de paradigme qui l’accompagne est majeur.
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