L’an de grâce 1923, quelque part en Norvège: Edward Charles Harden, accompagné de la jeune Lissie, arrive finalement à Graavik, un petit village coincé dans un fjord. Dans le cadre d’un polar excessivement bien exécuté, Edward devra tirer son épingle du jeu et survivre face au terrifiant Draugen.
Développé et publié par Red Thread Games, un studio scandinave, Draugen est un jeu d’aventure et d’exploration en vue subjective. Débarqué vers la fin de l’automne à Graavik pour y trouver Betty, la soeur d’Edward disparue depuis des mois, ce dernier est confronté à un autre mystère: tous les habitants du hameau semblent s’être volatilisés. Que s’est-il passé? Betty était-elle impliquée dans quelque sombre machination? Est-elle toujours en vie? Armé de son seul jugement, et épaulé par une Lissie à la répartie rapide et cinglante, Edward tâchera de tirer le tout au clair.
Tenant davantage du walking simulator que du jeu d’action, Draugen ne vous forcera pas à fuir un monstre surpuissant qui vous tuera en un coup, pas plus qu’il ne sera nécessaire de combattre des méchants ou d’accumuler divers objets pour déverrouiller le chapitre suivant de l’intrigue. Les développeurs ont plutôt privilégié la contemplation, la réflexion, voire la mélancolie. Après tout, le décor choisi pour le jeu, soit un magnifique village et ses arbres teintés de couleur de feu, au bord d’un lac cerné de montagnes, est idéal pour un scénario qui avance un peu plus lentement, le temps de s’imprégner correctement de l’atmosphère.
Et quelle atmosphère! Sans dévoiler trop de pans du scénario, les développeurs réussissent à créer la surprise, au deuxième acte, en y allant de révélations auxquelles il était difficile de s’attendre. En misant très largement sur les dialogues entre les personnages et les mises en contexte, à l’image d’un autre titre similaire, le très bon Firewatch, Draugen évite les pièges de mécaniques de jeu qui risqueraient de ne pas cadrer avec un engin graphique idéal pour présenter de superbes paysages ou des personnes richement détaillés, mais qui serait sans doute absolument incapable de présenter une scène d’action, ou encore de combat.
Encore une fois, à l’image d’autres walking simulators, Draugen se termine rapidement. De fait, il sera possible d’en compléter le scénario en trois heures à peine. Cela veut-il dire que le jeu est incomplet, ou trop court? Pas du tout! Trop étirer la sauce aurait gâché le plaisir. Dans ce cas-ci, Draugen est suffisamment long pour nous faire comprendre que les développeurs sont tout à fait en mesure de construire un scénario complexe et complet, sans dépasser leurs limites. Et cela tombe bien, puisque l’on nous annonce de nouvelles aventures d’Edward et de Lissie. Voilà une bien bonne nouvelle!
Draugen
Développeur et éditeur: Red Thread Games
Plateforme: Windows (Steam)
Jeu disponible en français (sous-titres)
Un commentaire
Pingback: They Are Billions: la stratégie du dénuement - Pieuvre.ca