Des paysages à couper le souffle. D’incroyables combats entre des créatures tout droit sorties de contes de fées. Des campagnes solo et multijoueurs qui gardent en haleine pendant des heures. Que demander de plus? Véritable classique du jeu d’aventure et de gestion, Heroes of Might and Magic III représente l’apogée d’une série qui périclite depuis.
C’était l’année 1999. Un an auparavant, Half-Life avait ébranlé le monde du jeu vidéo en révolutionnant les jeux de tir à la première personne. C’était aussi l’époque des cartes graphiques Voodoo et du sigle 3Dfx. Sans oublier les boîtes de jeu pleine grandeur qui contenaient non seulement un CD sur lequel se trouvait le titre, mais aussi un manuel bien garni, et parfois même des articles supplémentaires, comme des cartes, ou encore des arbres technologiques particulièrement détaillés. Bref, c’était la belle époque.
Débarque donc Heroes of Might and Magic III. Développé par New World Computing et publié par The 3DO Company, deux studios aujourd’hui disparus, le titre s’inscrit bien entendu dans le cadre de la série du même nom. Dans ces jeux de stratégie 4X, on contrôle un ou plusieurs héros qui devront construire des cités, en améliorer le fonctionnement, recruter des unités militaires, exploiter des ressources, et bien sûr conquérir les places fortes ennemies. Mais plutôt que de déplacer des armées composées de blindés et de fantassins, ou encore de vaisseaux spatiaux lourdement armés, Heroes III puise allègrement dans le folklore fantastique développé pour Might and Magic, une série de jeux de rôle où se mêlent minotaures, génies malfaisants et aigles géants.
Le principe demeure sensiblement le même: lors des combats, les unités servant au corps à corps sont généralement plus résistantes, mais doivent se rendre tout près des ennemis pour les attaquer, tandis que les archers et autres lanceurs de projectiles compensent souvent leur plus grande faiblesse par leur nombre.
Chaque semaine, les divers bâtiments des forteresses, châteaux et autres donjons produiront un certain nombre d’unités, qu’il sera possible de recruter en échange d’espèces sonnantes et trébuchantes, ou contre d’autres ressources plus précieuses, dans certains cas. Il devient donc essentiel de jongler entre la nécessité d’explorer le territoire avec ses héros, l’utilité de s’emparer des sites d’exploitation de ressources et le besoin impératif de recruter des armées éventuellement particulièrement onéreuses pour gonfler les rangs de ses troupes.
Le tout est présenté, tel que mentionné, dans un monde médiéval fantastique. Les couleurs y sont vives, les cartes regorgent de cachettes, de points d’intérêt divers, d’endroits où récupérer ressources, points d’expérience et autres artefacts magiques… Partir explorer une carte de Heroes III, en début de partie, tient de l’expédition: il faudra se risquer à affronter les monstres qui y errent, tout en sachant que la distance pouvant être parcourue par notre héros à chaque tour est forcément limitée.
De fait, une partie de Heroes III est peut-être trop remplie d’objectifs à atteindre, d’endroits à visiter, de lieux à conquérir ou découvrir. Voilà sans doute ce qui en fait le charme.
Ceci n’explique cependant peut-être pas la raison du succès du titre, 20 ans après sa sortie. Car il y a bien sûr eu d’autres versions du jeu: la septième déclinaison remonte à 2016. Mais quelque part en chemin, le côté imaginatif de la chose s’est quelque peu terni. 3DO a fait faillite, tout comme New World Computing. Aujourd’hui, c’est Ubisoft qui mène la danse, et malgré la volonté du studio, Heroes III demeure la référence auprès des nostalgiques et des néophytes. Ce n’est pas pour rien, d’ailleurs, qu’Ubisoft a récemment sortie une version « haute définition » d’Heroes III, avec des sprites à la définition plus élevée. Faut-il aussi blâmer le passage en trois dimensions, qui a fait disparaître une partie de cet aspect « carte mystérieuse à explorer », l’un des grands attraits des premiers épisodes?
Quoiqu’il en soit, Heroes of Might and Magic III est un classique qu’il est indispensable de se mettre sous la dent. L’interface a vieilli, certes, et les parties peuvent parfois s’étirer de façon indue, mais 20 ans après sa sortie, le jeu demeure irrémédiablement passionnant. D’autant plus qu’il est possible de se le procurer, en compagnie de ses deux expansions, pour moins de 10$ sur la plateforme GOG. À ce prix-là, pourquoi attendre?
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