Si le gouvernement de François Legault ne se dit toujours pas ouvert à l’idée de la construction d’une nouvelle ligne de métro à Montréal pour désengorger le réseau de transport souterrain, le ministère des Transports a annoncé jeudi le soutien à des études visant à « répondre aux enjeux concernant la congestion de la ligne orange ».
Cette annonce survient quelques jours après le passage fort médiatisé du ministre caquiste des Transports, François Bonnardel, dans les wagons du métro, justement, en compagnie de la mairesse de la métropole, Valérie Plante. À la suite de cette incursion sous terre, M. Bonnardel n’a pas voulu s’engager en faveur de la « ligne rose » proposée par Projet Montréal et Mme Plante, rappelant plutôt l’engagement de son gouvernement envers le prolongement de la ligne bleue et du réseau express métropolitain. Prolonger la ligne bleue, cependant, entraînerait probablement un accroissement de la fréquentation de la ligne orange, seul lien des voyageurs de la ligne bleue avec le reste du réseau.
Dans l’annonce de jeudi, les Transports précisent que « des analyses techniques seront réalisées afin d’identifier et quantifier les besoins actuels et futurs des usagers, ainsi que l’impact, sur le réseau de métro, des ajouts de services et des projets qui seront connectés au réseau existant dans les prochaines années dans la région métropolitaine ».
Québec demeure cependant relativement vague sur les objectifs de ces travaux, si ce n’est que ceux-ci seront réalisés dans le cadre du Programme des initiatives de développement du transport collectif 2018-2021 (PIDTC) de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), et qu’ils cibleront, à terme, « des solutions aux enjeux de congestion de la branche est de la ligne orange et de la station Berri-UQAM du métro de Montréal ».
« Les études complémentaires que réalisera l’ARTM permettront de trouver des solutions à court, à moyen et à long terme pour désengorger la ligne orange du métro de Montréal et soulager les usagers qui subissent les contrecoups de sa popularité », a soutenu, par voie de communiqué, la ministre déléguée aux Transports Chantal Rouleau.
« Les usagers du métro de Montréal vivent au quotidien la réalité de la classe sardine. Nous aurons maintenant des données probantes pour documenter cette réalité et y trouver des solutions concrètes. Je salue l’écoute du gouvernement dans ce dossier. Les enjeux de congestion dans la région métropolitaine sont majeurs, les besoins en transport collectif structurant sont importants, il est donc essentiel de planifier en conséquence », a de son côté fait savoir la mairesse Plante.
En attendant les résultats des études et d’éventuelles solutions, la Société de transport de Montréal (STM) a dévoilé récemment des gestes qui seront posés pour désengorger le réseau du métro. Outre l’ajout de rames sur la ligne orange, la STM a reconfiguré des lignes express d’autobus pour transporter plus rapidement les passagers en direction du centre-ville, et retour. Le réseau d’autobus est ainsi vu comme une soupape de sûreté, où les voyageurs pourront circuler sur des circuits similaires à ceux du métro, sans devoir s’entasser dans les wagons à l’heure de pointe.