Quel drôle d’oiseau que ce The Con is On, impressionnant foutoir tourné en 2015 qui a pris un temps fou avant de finalement atteindre un public. Lequel? Disons que même en ayant vu le film au complet, il est assez difficile de dire à qui cette curiosité s’adresse.
James Oakley persiste et renoue avec son co-scénariste Alex Michaelides, avec qui il avait aussi offert The Devil You Know, pour se payer une impressionnante distribution à qui il offre certainement du matériel assez bizarre à se mettre sous la dent. Certes, il s’agit des retrouvailles de Uma Thurman et Tim Roth – eux qui ne s’étaient pas croisés depuis Vatel –, mais le long-métrage compte également sur la présence de Maggie Q, Stephen Fry, Sofia Vergara, Alice Eve, Crispin Glover et Parker Posey!
N’en déplaise aux fond verts assez désastreux durant les scènes de voiture, les scènes de tuerie avec les plaies de balles qui changent selon les plans et la pire tentative de reproduction d’un moment des Oscars qu’on ait pu voir dans un film, la production a néanmoins droit à une certaine élégance. En essayant de se marier aux vieux films d’antan en épousant le style glamour des films d’arnaques à l’ancienne, le film cabotine et se permet des répliques mordantes, oui, mais également utilise un générique pastiche des James Bond et compagnie et une hypnotisante trame sonore de Charlie Klarsfeld et Zachary Seman
Et s’il est dur de dire jusqu’à quel point le film se prend au sérieux tellement il multiplie les situations saugrenues (une religieuse qui parle grossièrement, un prêtre qui se fout des sans-abris, une soirée masquée, etc.), on a après tout l’impression d’être chez OSS 117 par moment, on doit admettre que l’apport du monteur Anthony Boys, qui a travaillé régulièrement avec Armando Iannucci sur In The Loop et Veep notamment, a sûrement beaucoup aidé. Lui qui vient tout juste de renouer avec les arnaques pour The Hustle, se perd un peu dans la durée, mais place un peu les idées de ce grand bordel qui va dans toutes les directions.
Parce que oui, Peter Fox se retrouve en fuite de Londres avec Harry Fox après que cette dernière ait volé une redoutable criminelle, alors que de retourner a Los Angeles le fait renouer avec son passé intrinsèquement relié à un cinéaste en vogue, une actrice du moment, et quelques assistants qui essaient de se fourrer le nez un peu partout.
Certes, il n’y a rien de transcendant dans ces triangles amoureux qui s’entrecroisent où la majorité des femmes apparaissent comme étant particulièrement névrosées (le jeu habituellement à vif de Vergara et Posey n’aidant en rien par ailleurs) et on finit par ne plus vraiment vouloir savoir comment se terminent toutes ces vengeances et ces retours au destinataire. Il y aussi que la technique semble diminuer en avançant (faute de budget peut-être?) et que la tentative de critique de Hollywood est plutôt anonyme, mais l’objet est si bizarroïde dans sa totalité qu’il est difficile de détourner le regard.
Il y a aussi un peu de compassion pour la distribution qu’on voit se démener du mieux qu’elle le peut pour donner un sens à tous cela et laisser leur charisme transparaître. Bien sûr, ils n’en sont pas à leur premier faux pas, mais il devient difficile de voir Uma Thurman continue à prendre des décisions hasardeuses alors que personne ne semble la comprendre mis à part Quentin Tarantino.
Reste alors une proposition bizarre qui implique de la drogue aussitôt qu’elle veut pimenter les choses sans trop de raisons, mais qui ne tire jamais profit de tout le potentiel qui se met au travers de son chemin. L’écoute demeure un brin divertissante, mais on a définitivement vu mieux à tous les niveaux.
5/10
The Con is On est disponible en DVD et blu-ray via VVS Films depuis le 23 avril dernier.
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