Un nombre record d’enfants ont été vaccinés en 2017, soit 116,2 millions de jeunes, rapportent les Nations unies, qui mettent du même coup en garde contre les dangers d’éclosion de maladies contagieuses graves, alors qu’environ 20 autres millions d’enfants ne reçoivent pas les remèdes nécessaires.
L’ONU lançait mercredi sa campagne mondiale de vaccination, intitulée Protéger ensemble: les vaccins, ça marche!, afin de rappeler l’importance du développement d’une immunité de groupe, le tout dans un contexte où la pauvreté des soins de santé, mais aussi l’ignorance et l’entêtement scientifique mettent en danger de vastes pans de la population planétaire.
« Depuis 2010, 113 pays ont introduit de nouveaux vaccins, et plus de 20 millions d’enfants supplémentaires ont été vaccinés », indique ainsi l’ONU dans un communiqué publié sur son site internet.
« Cependant, en dépit de ces avancées, la progression vers toutes les cibles fixées pour l’élimination de maladies telles que la rougeole, la rubéole, et le tétanos maternel et néonatal, a pris du retard. Au cours de ces deux dernières années, de multiples flambées de rougeole, de diphtérie et de plusieurs autres maladies évitables on été constatées dans le monde. La plupart des enfants non vaccinés sont ceux qui vivent dans les communautés les plus pauvres, marginalisées et en proie à des conflits », poursuit l’organisation internationale.
Pour sa campagne 2019, l’Organisation mondiale de la santé vise « à démontrer la valeur des vaccins pour la santé des enfants, les communautés et le monde. L’organisation veut aussi mettre en lumière la nécessité de capitaliser sur les progrès accomplis en matière de vaccination pour combler les lacunes, y compris au moyen d’un investissement accru. Elle veut montrer que la vaccination systématique constitue le fondement de systèmes de santé solides et résilients et de la couverture sanitaire universelle ».
Afin d’atteindre les objectifs de développement durables établis par l’ONU, il est ainsi question d’élargie l’accès à la vaccination, principalement, donc, dans les pays pauvres et en proie à des conflits.
En mars, l’UNICEF lançait un signal d’alarme en révélant une forte augmentation des cas de rougeole un peu partout dans le monde, l’an dernier. Dans la foulée de cette tendance, 10 pays seraient spécifiquement responsables des trois quarts de l’augmentation des cas de rougeole, une maladie pourtant facile à prévenir. Il n’existe, en revanche, aucun traitement contre la rougeole une fois l’infection contractée.
Les dix plus fortes augmentations de cas entre 2017 et 2018 concernent l’Ukraine avec 30 338 cas, les Philippines avec 13 192 cas, le Brésil où l’on dénombre 10 262 cas, le Yémen, 6641 cas et le Venezuela, 4916.
La multiplication des cas est parfois également attribuable à de fausses informations en matière de santé, voire carrément à de l’obscurantisme scientifique.
Aux États-Unis, par exemple, le nombre de cas de rougeole a été multiplié par six entre 2017 et 2018 pour atteindre 791 cas. Plus récemment, les États-Unis ont connu des épidémies à New York et dans l’État de Washington. De même en France, on a recensé 2269 cas en 2018, rapporte l’ONU.