Avec son esthétique steampunk et ses mécaniques dépoussiérant la formule classique du « dungeon crawler », Vaporum possède une excellente réputation sur PC, mais sa version pour consoles propose des contrôles tellement contre-intuitifs qu’ils nuisent à l’expérience.
https://www.youtube.com/watch?v=Q24hw31XL5U
La prémisse de Vaporum est assez mince. Enfermé à la base d’une mystérieuse et gigantesque tour sous-marine, le joueur incarne un homme amnésique qui, en plus d’explorer les couloirs à la recherche de sa propre identité, devra aussi affronter les menaces qui s’y terrent dans le but de gravir les étages du labyrinthe et en trouver la sortie. S’inscrivant dans la longue tradition des « dungeon crawlers », le titre apporte toutefois des éléments originaux à la formule. On doit par exemple enfiler l’une des quatre variantes d’exosquelettes disponibles avant de partir à l’aventure, et chacun de ces encombrants costumes attribue des bonus uniques, augmentant soit la résistance, la vitesse de régénération, la force de ses attaques, ou l’énergie à sa disposition, ce qui permet différentes approches, et styles de jeu.
Présenté dans une vue subjective à la première personne, Vaporum se veut un hommage aux « dungeon crawlers » des années 1990, comme Eye of the Beholder et Dungeon Master, mais malheureusement, cette approche de la vieille école produit des mécaniques tellement alambiquées qu’elles portent ombrage à son expérience. La carte du jeu, par exemple, utilise un système de grilles, et notre avatar ne peut bouger que d’une seule tuile à la fois. En se déplaçant, la caméra passe d’une position à une autre presque sans transition, ce qui donne des mouvements plutôt « carrés ». Ce manque de fluidité pourrait toujours passer, sauf qu’on se retrouve parfois en présence de puzzles nécessitant une rapidité d’exécution et une précision que la manette fournit difficilement, ce qui peut devenir une source de frustration.
Au-delà de ses mécaniques un peu vieillottes, le port de Vaporum sur consoles souffre d’une adaptation déficiente des contrôles, et interagir avec les caisses de butin, les journaux audio disséminés ici et là, ou les multiples mécanismes bloquant notre chemin, est tout sauf naturel. Il faut maintenir la gâchette de droite enfoncée, déplacer la mire au bon endroit pour voir apparaître une icône, puis appuyer sur le bouton A pour simplement effectuer une action. Déplacer la caméra à la verticale demande qu’on maintienne la gâchette de gauche enfoncée, puis qu’on bouge le stick analogique. Même quelque chose d’aussi basique que sauvegarder sa partie est contre-intuitif (LT + touche menu simultanément, à ne pas confondre avec LT + touche affichage, qui charge la dernière sauvegarde, et efface votre progrès).
La tour est peuplée d’une bonne variété de drones volants, d’araignées mécaniques, et d’autres robots meurtriers qui attaquent spontanément dès qu’ils nous voient. Une large portion de Vaporum est donc consacrée aux combats. Au fur de l’exploration, on met la main sur des couteaux, des pieds-de-biche, des pistolets, des carabines et des boucliers pour assumer sa défense. Une fonction permet de ralentir le temps afin de réfléchir à sa stratégie lors des affrontements. On assène un coup, puis, on doit attendre que son énergie recharge avant de pouvoir frapper à nouveau, ce qui n’est pas très viscéral. Les ennemis laissent tomber du « fumium », une essence qui permet de monter de niveau et d’améliorer certains aspects de notre héros et de son exosquelette. On apprécie la facture steampunk des visuels et les rendus d’excellente qualité, qui affichent des coulisses d’eau ou des particules de poussière en suspension très réalistes, mais les corridors de la tour manquent un peu de variété, et finissent par se ressembler.
Peu importe la qualité des rendus ou la profondeur des mécaniques proposées, si les contrôles font défaut, il est difficile d’apprécier un jeu vidéo, et les amateurs de « dungeon crawlers » pourraient bien avoir du plaisir avec Vaporum, à condition d’éviter son port sur consoles et de jouer à sa version PC.
5.5/10
Vaporum
Développeur : Fatbot Games
Éditeur : Merge Games
Plateformes : PC, PS4, Switch et Xbox One (testé sur Xbox One)
Jeu disponible en anglais seulement
À la conquête de la galaxie, avec Stellaris: Console Edition
2 commentaires
Pingback: Test Vaporum - Patrick Robert
Pingback: Avions, oiseaux et chats, le joyeux chaos de Steambirds Alliance Beta - pieuvre.ca