Martin a perdu Yan, son mari. Malheureux, seul au monde, il envisage le suicide avant que l’un de ses amis ne lui propose un marché quelque peu étrange: épouser Tamara, la jeune femme noire dont l’ami en question est amoureux en échange de paiements lui permettant de subvenir à ses besoins. Voilà le scénario de Troisièmes noces, une comédie douce-amère de David Lambert.
L’idée du faux mariage ne date pas d’hier: les amateurs de comédies se rappelleront Casse-tête chinois, le troisième et dernier volet de la série de L’Auberge espagnole, avec Romain Duris, où le personnage principal épousait justement faussement une jeune femme d’origine chinoise pour faire progresser le scénario.
Cette fois, cependant, David Lambert injecte une bonne dose de mélancolie dans l’aventure: ce n’est pour rien, après tout, que Martin (joué par un Bouli Lanners tout en nuances) est régulièrement pris de déprime. Ce mariage de convenance n’a qu’un objectif financier, et s’il est vrai qu’il se prendra d’amitié pour Tamara, interprétée par Rachel Mwanza, le spectateur n’aura aucunement droit à une relation amoureuse entre les deux protagonistes, bien au contraire.
À travers ce deuil de l’être aimé, à travers le drame vécu par Tamara pour trouver refuge à Bruxelles, on saupoudre ici et là des moments cocasses. Il faut voir ces inspecteurs de police, chargés d’enquêter sur la validité des sentiments éprouvés par les deux personnages principaux l’un envers l’autre, avec une approche pince-sans-rire particulièrement hilarante. Les voilà qui débarquent à cinq heures du matin pour poser des questions, ou encore qui s’engagent dans un échange de piques avec un Martin bien en forme malgré l’heure plus que matinale.
Ces séquences sont toutefois les seuls véritables moments où le film peut être présenté ou décrit comme étant une comédie. Si la bande-annonce va jusqu’à surjouer l’aspect humoristique de l’oeuvre, le véritable film, lui, fait réfléchir sur la question de la perte d’un être cher, sur les gens vers qui l’on peut se tourner en cas de problème, et sur les gestes que certaines personnes sont prêtes à poser quand elles se retrouvent au bout du rouleau.
Film passablement intéressant, Troisièmes noces mérite d’être vu, ne serait-ce que pour activer la matière grise qui se trouve entre nos deux oreilles.
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