Malgré le refus de réformer le mode de scrutin et l’inaction pour mettre un terme à l’évasion fiscale, le «plus meilleur pays au monde» de l’ex-premier ministre canadien Jean Chrétien arrive au 9e rang du classement annuel de Transparency international. Mesurant la démocratie des États, la coalition globale contre la corruption démontre que le Canada dépasse l’Allemagne, devance l’Islande, et que les États-Unis ont passé un tour.
Si Reykjavik Grapevine titre que l’Islande est le plus corrompu des pays scandinaves occupant la 14e position au classement, l’île polaire appartient tout de même à la région la plus transparente au monde. Le Danemark en tête de liste est suivi de très près par la Suède, la Norvège et la Finlande appartenant à la même zone géographique. Avec son partenaire du Commonwealth la Nouvelle-Zélande, le Canada aux côtés de trois pays européens la Suisse, les Pays-Bas et le Luxembourg, ainsi qu’un pays d’Asie, Singapour, joignent la région nordique en tant que démocraties exemplaires.
Si figurer en haut du classement peut encourager la monarchie constitutionnelle nord-américaine dans la voie de la transparence afin d’éviter les scandales qui l’entachent à l’occasion, l’index de perception de la corruption (CPI) peut donner au Canada de l’assurance dans ses relations diplomatiques. Avec l’Arabie saoudite au 58e rang et la Chine au 85e rang avec un résultat sous la médiane mondiale, ces deux pays avec lesquels le Canada a eu des démêlés dans la dernière année ne font pas le poids démocratiquement.
Transparency international mesure, depuis 1995, l’index de perception de corruption (CPI) dans le secteur public à travers le monde. En 2018, l’étude statistique inclut 180 pays et territoires leur accordant un résultat entre zéro, hautement corrompu, et 100, hautement transparent, pour ensuite classer les pays en ordre du plus transparent au plus corrompu. La coalition définit le niveau de démocratie par l’évaluation du système électoral, des institutions, des droits politiques dont le droit de manifester et des droits civils dont l’accès à un tribunal de chaque pays.
Au bas du classement, on retrouve la Corée du Nord et des pays en guerre : le Yémen, le Soudan du Sud et la Syrie. À noter qu’une vingtaine de pays ont amélioré leur résultat CPI d’une année à l’autre, dont l’Estonie, le Sénégal, la Guyane et la Côte D’Ivoire.
Du populisme en Amérique
Le Canada incarne un modèle démocratique obtenant un résultat de 81 sur un continent ex æquo à l’Asie du Pacifique avec une moyenne de 41. À la dérive, les États-Unis ont obtenu 71 près de l’Uruguay avec 70, un État marqué par les politiques de gauche de la présidence de José Mujica (2010-2015). Ce pays d’Amérique du Sud ne fait pas partie des 14 pays qui constituent le Groupe de Lima, de même que les trois pays au bas du classement continental: le Venezuela avec 18, Haïti avec 20 et le Nicaragua avec 25.
Une liberté de presse minée, en particulier dans la couverture politique, une volonté de faire taire et de contrôler la société civile, ainsi que les organisations internationales, une suppression des électeurs et du droit de vote, une rhétorique anti-immigration, anti-LGBT, anti-autochtone et raciste, un avènement de solutions dures et simplistes pour régler des problèmes sociaux complexes comme la corruption, une mauvaise utilisation des institutions nationales afin de nuire aux systèmes de vérification pour accroître le pouvoir exécutif, ainsi qu’une augmentation des conflits d’intérêts et de l’influence du secteur privé menacent particulièrement la transparence des gouvernements de l’Amérique, menant à une crise de la démocratie.
Transparency International invite à surveiller les pays en proie au populisme et à la gouverne de dirigeants autoritaires, dont le président américain Donald Trump, le président brésilien Jair Bolsonaro, le président guatémaltèque Jimmy Morales et le président vénézuélien Nicolas Maduro. Au-delà du droit international, l’opération pour destituer ce dernier et le remplacer par le président autoproclamé Juan Guaidó a été organisée par le Groupe de Lima, incluant le Brésil et le Guatemala, et a nécessité la coordination des États-Unis.
L’Équateur, le Salvador et l’Argentine augmentent lentement leur résultat CPI par la mise sur pied d’enquêtes et de poursuites sur des cas de corruption dans les hautes sphères du pouvoir. Le défi de ces trois pays consiste à renforcer l’indépendance de leur système judiciaire pour assurer l’impartialité des poursuites et la condamnation des coupables.
L’ex-président mexicain Enrique Peña Nieto, qui a rencontré le premier ministre canadien Justin Trudeau à plusieurs reprises, a laissé le Mexique dans un état désastreux à son successeur.
Mur à la frontière mexicaine: pas question de céder, disent les Américains
Un commentaire
Pingback: Hampstead dans la tourmente après la sortie de son maire sur la laïcité caquiste - pieuvre.ca