Des femmes plus jeunes et plus scolarisées que leurs homologues masculins, mais aussi moins nombreuses dans les postes de direction et les officines du pouvoir financier et politique: une nouvelle étude de Statistique Canada met en lumière les inégalités présentes entre les hommes et les femmes au haut de l’échelle économique.
Selon les données publiées lundi, ces femmes haut placées ne représentaient, en 2015, qu’un travailleur sur cinq dans la tranche de revenu supérieure de 1%.
« Les travaux de recherche révèlent que des caractéristiques comme l’éducation, l’expérience de travail et la profession continuent de faire en sorte qu’une part importante de l’écart salarial entre les hommes et les femmes demeure inexpliquée », mentionne ainsi l’organisme fédéral.
Pour certains analystes, d’ailleurs, cette sous-représentation des femmes dans les groupes de personnes gagnant le plus d’argent au pays constituerait l’un des facteurs expliquant l’existence de cette sous-représentation dans la société en général, et de l’écart salarial global entre hommes et femmes.
Chez les gens gagnant donc 270 900 $ et plus par année – le seuil du « 1% » canadien, au dire de Statistique Canada –, les travailleuses étaient relativement plus jeunes et avaient atteint un niveau de scolarité plus élevé que leurs homologues masculins.
Plus précisément, un peu moins de 75% d’entre elles possédaient un baccalauréat, contre 70% des hommes. De plus, les femmes étaient plus susceptibles que leurs homologues de sexe masculin d’avoir étudié dans des domaines comme la santé ou des domaines connexes ainsi que dans le domaine des sciences sociales et de comportements et le droit, précise l’agence fédérale.
Des emplois (pas si) similaires
Si les principales professions exercées par les membres du « 1% », hommes et femmes confondus, appartenaient aux domaines de la médecine, des finances, du droit et de la haute direction, c’est en santé et en gestion que l’on constate les écarts les plus importants entre les sexes.
Par ailleurs, conformément aux tendances observées dans l’ensemble de la population active, les femmes dans la tranche supérieure de 1 % étaient près de deux fois plus susceptibles que leurs homologues de sexe masculin d’exercer des professions dans le secteur de la santé, lequel comptait 20,3 % des femmes et 11,4 % des hommes dans cette tranche de revenu.
Les femmes étaient également plus susceptibles de travailler dans les affaires, la finance et l’administration.
C’est en gestion que les hommes sont plus nombreux, notamment en haute direction. Les femmes représentent ainsi un seul cadre supérieur sur sept chez le « 1% ».
L’écart entre les hommes et les femmes peut aussi être constaté du côté de la rémunération: qu’il s’agisse du revenu moyen ou médian, les femmes gagnent moins que leurs homologues masculins, soit un revenu médian de 362 000 $ et des poussières pour les femmes, contre 393 000 $ pour les hommes.
La haute direction, les affaires, les finances et l’administration sont tout autant de domaines où l’écart salarial est le plus marqué, précise Statistique Canada. Du côté de la santé, où les salaires sont habituellement plus encadrés par les politiques gouvernementales, l’écart est moindre.