Le Conseil de sécurité des Nations unies a donné mercredi le feu vert au déploiement d’un petit groupe allant jusqu’à 75 observateurs au Yémen. Ceux-ci auront la délicate tâche de s’assurer que la fragile trêve conclue à la fin de l’an dernier entre les belligérants, autour de la ville portuaire d’Al-Hodeïda, tient le coup.
La trêve en question a été signée en Suède, dans le cadre de négociations sous l’égide de l’ONU, entre le leadership du mouvement des rebelles houthis, soutenus par l’Iran, et les représentants du gouvernement yéménite, officiellement reconnu par les Nations unies. Les Houthis sont également attaqués par des forces coalisées au sein d’un groupe dirigé par l’Arabie saoudite, qui obtient entre autres des munitions des États-Unis.
La résolution adoptée mercredi officialise la hausse du nombre d’observateurs qui seront déployés sur place, faisant passer ce nombre d’environ 20 à 75. Ceux-ci seront installés dans la ville portuaire donnant sur la mer Rouge, mais aussi aux alentours de cette métropole névralgique, écrit l’ONU dans un communiqué de presse.
Longtemps menacée par les combats, la ville d’Al-Hodeïda est le dernier point d’entrée pour l’aide humanitaire. L’ONU a menacé à plusieurs reprises de cesser ses livraisons en raison de l’insécurité dans la région. Plusieurs millions de personnes vivent dans un état de détresse alimentaire au Yémen, et plusieurs centaines de milliers d’entre autres, dont de nombreux enfants, risqueraient la famine et la mort si les Nations unies n’étaient plus en mesure d’offrir une aide alimentaire d’urgence.
Selon plusieurs médias, les deux camps se sont accusés d’avoir plusieurs fois violé les conditions de la trêve et ont qualifié de viciés les termes de l’accord en raison de leur imprécision. L’ajout d’observateurs permettra de mieux évaluer la situation, croit-on dans les officines onusiennes.
La diplomatie, encore et toujours
Cette nouvelle offensive diplomatique s’inscrit dans le cadre des volontés de l’organisation internationale pour l’année 2019, telles que décrites mercredi également par le secrétaire général Antonio Guterres.
Dans son discours de nouvel an, M. Guterres a ainsi souhaité que l’ONU s’appuie sur les accomplissements de 2018, dont la négociation de la trêve au Yémen, pour continuer à développer des actions permettant d’assurer la paix, la prospérité et l’égalité pour les peuples. « Alors que 2019 se profile à l’horizon, je n’irai pas par quatre chemins », a-t-il dit.
« Si nous avons bel et bien accompli des progrès, cela n’est certainement pas le moment de s’asseoir sur nos lauriers. Pour atteindre nos objectifs et répondre aux demandes de ceux à qui nous sommes redevables, nous devons accélérer nos démarches. »
« Les partenariats sont essentiels », a-t-il ainsi déclaré, avant d’espérer que « l’unité et l’appui du Conseil de sécurité » permettrait de surmonter les problèmes liés à l’état de la situation au Yémen, en Libye, en Syrie et en Afghanistan.
La guerre au Yémen a fait au moins 10 000 morts.
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