Quarante ans après avoir terrorisé la petite ville d’Haddonfield dans l’Illinois, Michael Myers est de retour dans Halloween, une suite directe au film de 1978 qui tente, avec plus ou moins de succès, d’effacer le reste de la franchise.
Le plus récent Halloween fait table rase de l’ensemble de la franchise (rien de moins), en imaginant que Michael Myers fût arrêté à la fin du tout premier film. Quarante ans plus tard, sa sœur, Laurie Strode, est maintenant une grand-mère agoraphobe, qui vit isolée dans une maison de campagne aux allures de forteresse. Quand les autorités ont la brillante idée d’organiser le transfert de Myers vers la prison de Glass Hill un 30 octobre précisément, le tueur réussit évidemment à s’échapper et à se diriger vers Haddonfield, juste à temps pour l’Halloween, mais cette fois-ci, Laurie a eu quatre décennies pour se préparer, et aidée de sa fille et de sa petite fille, elle est bien déterminée à éliminer, une fois pour toutes, ce monstre qui lui pourrit l’existence depuis tout ce temps.
J’ai des sentiments partagés envers Halloween. D’un côté, la décision de faire abstraction de l’ensemble de la franchise et de s’insérer dans une réalité « alternative » manque un peu de respect (en plus de créer une part d’incohérence), mais de l’autre, il est clair que cette suite, coécrite par Jeff Fradley et Danny McBride, a été faite par de vrais fans du long-métrage original, et ceux-ci rendent tout de même un bel hommage à l’œuvre de John Carpenter, en utilisant le même lettrage, les mêmes thèmes musicaux, et en multipliant les clins d’œil au film culte de 1978. Toutefois, en modernisant le célèbre croquemitaine pour le transposer à l’ère du mouvement #metoo et l’opposer à trois générations de femmes, cette nouvelle mouture s’avère beaucoup plus proche d’un thriller que de l’horreur.
Il ne suffit pas de montrer des meurtres violents et graphiques à l’écran pour produire de l’horreur. Associé à des comédies comme Pinneaple Express, le réalisateur David Gordon Green brave la cote 18 ans et insère une dose de gore à son Halloween, mais il ne parvient pas à manier la tension, ni à créer d’engagement émotif envers ses personnages, et sa direction d’acteurs laisse à désirer. Il a engagé Will Patton pour jouer un policier par exemple, mais on ne voit le vétéran que dans quatre scènes au total, ce qui constitue du pur gaspillage. On se réjouit de retrouver Jamie Lee Curtis dans le rôle de Laurie Strode, mais malheureusement, elle semble hagarde la plupart du temps, et sa performance ne passera certainement pas à l’histoire. Tout aussi sous-utilisés, Judy Greer, Toby Huss et Andi Matichak complètent la distribution.
L’édition Combo Pack d’Halloween inclut le long-métrage dans tous les formats disponibles (Blu-ray, DVD et copie numérique), et propose une quantité substantielle de matériel supplémentaire. En plus d’une demi-douzaine de scènes retirées du montage, on compte cinq revuettes de quelques minutes chacune. Les scénaristes et le réalisateur évoquent leurs raisons pour retourner à Haddonfield dans la première; la seconde est consacrée à Jamie Lee Curtis, et à son personnage de Laurie Strode; la troisième est entièrement dédiée à l’iconique musique de Carpenter; la quatrième montre l’évolution du masque de Michael Myers, tandis que la dernière explore l’héritage du film, quarante ans après sa sortie.
Comme il constitue une sorte de conclusion à la franchise (quoique, avec ce genre de tueur, une réincarnation est toujours possible), les amateurs voudront certainement voir ce dernier chapitre d’Halloween, même s’il ne s’agit pas vraiment d’un film d’horreur.
6/10
Halloween
Réalisation : David Gordon Green
Scénario : Jeff Fradley, Danny McBride et David Gordon Green (d’après les personnages créées par John Carpenter et Debra Hill)
Avec : Jamie Lee Curtis, Judy Greer, Andi Matichak, Toby Huss, Haluk Bilginer et Will Patton
Durée : 106 minutes
Format : Combo Pack (Blu-ray + DVD + copie numérique)
Langue : Anglais, français et espagnol
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