Jeune journaliste en vogue, Salomé Jolain est retrouvée assassinée près d’un hôtel où elle avait réservé une chambre, et où elle venait de s’enivrer, quelques heures avant sa mort. Il en reviendra au commandant Barnier de tenter de faire la lumière dans cette étrange affaire au coeur du roman Les infidèles, publié chez Viviane Hamy.
Au coeur de l’intrigue, on constate ainsi que la jeune femme préparait un reportage sur les partenaires amoureux infidèles, qui plus est les infidèles qui utilisaient les services de lovealibi.com, un service de fabrication de preuves et d’excuses pour dissimuler les escapades hors mariage, service qui appartient à sa tante. Le commandant Barnier, en compagnie de son collègue, le lieutenant Maze, tenteront donc de démêler le vrai du faux dans cette aventure où se mêlent plaisirs interdits et la narration d’un étrange personnage aux visées non seulement meurtrières, mais aussi mégalomanes.
Beaucoup de choses, donc, dans ce roman; beaucoup de fils scénaristiques, parfois parallèles, parfois perpendiculaires; beaucoup de revirements de situations; mais ultimement, bien peu d’avancées dignes de ce nom.
Oui, bien entendu, on se demande qui a bien pu tuer la jeune journaliste. Est-ce le grand patron de presse avec qui elle entretenait une relation extraconjugale? Est-ce plutôt le jeune homme souffrant de déficience intellectuelle qui l’aime en secret? Qu’en est-il de ce maniaque en puissance qui déverse un torrent de déclarations virant à l’absurde, alors que l’on imagine qu’il devrait inspirer la crainte aux lecteurs?
Les infidèles, bien honnêtement, fonctionneraient mieux sans tout ce flafla, tous ces détours scénaristiques qui n’apportent rien de bon à l’aventure. La tante de la victime risque à tout instant la rupture d’anévrisme? L’auteure, Dominique Sylvain, aborde le sujet à quelques reprises, mais l’affaire n’est jamais au centre de l’intrigue. Pas plus que cette question de lovealibi.com, sur laquelle on perd décidément beaucoup de temps, ou encore les amourettes homosexuelles du commandant Barnier et du lieutenant Maze.
L’auteure tente sa chance, bien sûr. Mais en multipliant le nombre de lignes à l’eau dans l’espoir que le lecteur morde à l’hameçon, on se retrouve en fait avec un récit inachevé, dont la conclusion laisse de marbre.
Littérature policière – Quand l’ambiance est encore plus glaciale que le climat