Un mode de propulsion jusque-là pensé pour des sondes interplanétaires, a été testé pour la première fois sur un avion. À la clef, si ça marche: un voyage peu polluant et silencieux… mais un prototype qui, pour l’instant, ne peut parcourir que 50 mètres.
Au contraire des moteurs chimiques, qui font avancer le gros des engins envoyés dans l’espace depuis le tout premier Spoutnik, le moteur ionique ne fait pas brûler des gaz, mais fait accélérer des atomes de gaz chargés électriquement en les expulsant à l’extérieur de leur « chambre ». C’est cette expulsion qui fournit à la sonde spatiale une minuscule poussée vers l’avant. Minuscule, c’est-à-dire atome par atome… ce qui finit malgré tout par faire une différence, sur un voyage qui se mesure en millions de kilomètres. Quelques sondes « ioniques » ont été testées depuis la fin des années 1990.
Comment transposer l’idée d’une poussée « atome par atome » dans un avion? Il faut d’abord un ultra-léger — le nouveau venu ne pèse que deux kilos et demi — commandé à distance — un pilote serait trop lourd — et un design un peu étrange: une aile de cinq mètres de large, des électrodes, une batterie.
Il aurait apparemment fallu huit ans à Steven Barrett et à ses collègues du Massachusetts Institute of Technology pour y arriver (ils ont tiré de leurs tests un article paru mercredi dans la revue Nature): leur prototype peut voler, dans une salle fermée, à une vitesse de cinq mètres à la seconde pendant… 12 secondes. Pour aller plus loin, il faudra résoudre le problème du poids — comment obtenir la poussée suffisante pour faire lever de terre un appareil assez lourd pour transporter des passagers — et celui de la batterie : au rythme actuel où évolue la technologie, il pourrait s’écouter 20 à 30 ans avant qu’on ne dispose de batteries capables d’emmagasiner assez d’énergie pour un vol commercial.
Les optimistes soulignent toutefois que 12 secondes, ce fut aussi la durée du tout premier vol des frères Wright, considérés comme les « pères de l’aviation ».
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