Les changements climatiques pourraient représenter une menace pour la fertilité masculine, selon une nouvelle étude en provenance de l’Université d’East Anglia.
De nouvelles découvertes publiées mardi dans Nature Communications révèlent que des vagues de chaleur ont nui à la qualité des spermatozoïdes chez des insectes, et que leurs impacts négatifs se sont prolongés sur plusieurs générations.
Selon l’équipe de recherche, l’infertilité masculine pourrait expliquer pourquoi les changements climatiques ont un impact si important sur diverses populations d’espèces, y compris des extinctions liées au climat ces dernières années.
Pour le professeur Matt Gage, chef de l’équipe de recherche, « nous savons que la biodiversité est affectée par les changements climatiques, mais les causes et impacts spécifiques sont difficiles à évaluer ».
« Nous avons démontré, dans ces travaux, que le sperme fonctionne comme un aspect particulièrement fragile lorsque l’environnement se réchauffe, et dans un système représentant une importante biodiversité mondiale. »
Toujours selon M. Gage, puisque les spermatozoïdes sont essentiels pour la reproduction et la survie des espèces, ces conclusions pourraient expliquer pourquoi la biodiversité en prend pour son rhume dans un contexte de changements climatiques.
« Une atmosphère plus chaude sera plus volatile et dangereuse, avec une multiplication des événements extrêmes comme les vagues de chaleur, un accroissement de leur intensité et une augmentation de leur portée. »
À la clé de ces vagues de chaleur: la disparition d’espèces, rien de moins, lorsque les changements de températures sont trop intenses.
Pour mieux comprendre le phénomène, l’équipe a utilisé des insectes, plus précisément des coléoptères de la farine rouge, qui ont été soumis à des augmentations de températures allant de 5 à 7 degrés au-delà de la normale.
Résultats inquiétants
L’équipe de chercheurs a constaté que les vagues de chaleur réduisaient de moitié le nombre de descendants que pouvaient produire les mâles, et une deuxième vague de chaleur a pratiquement stérilisé les mâles.
Les femelles, de leur côté, n’étaient pas affectées par la chaleur. La reproduction des femelles a toutefois été indirectement affectée par le sperme endommagé par la chaleur qui se trouvait dans leurs conduits reproducteurs.
À la suite des vagues de chaleur expérimentales, la production de spermatozoïdes chez les mâles a chuté de 75%, et leurs spermatozoïdes ont ensuite éprouvé de la difficulté à circuler dans le système reproducteur féminin, et risquait davantage de mourir avant la fertilisation.
Pire encore, la chaleur a affecté le comportement des insectes mâles, ceux-ci se reproduisant moitié moins souvent que leurs congénères du groupe de contrôle.
Avec deux vagues de chaleur en 10 jours, les mâles exposés ont produit moins de 1% du nombre des descendants du groupe de contrôle. Quant à les mâles issus de cette reproduction difficile, ils ont eux aussi éprouvé de graves problèmes de fertilité.
Selon un autre membre de l’équipe de recherche, les coléoptères représenteraient le quart de la biodiversité mondiale, les résultats de l’étude s’avérant ainsi très importants pour comprendre l’impact des changements climatiques sur les espèces.
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