Cesser « dès que possible » de fabriquer des voitures à essence et au diesel: voilà le message lancé par les maires de Paris, Copenhague, Séoul et Medellin. L’objectif: protéger la santé des enfants.
Dans le cadre d’une rencontre de l’organisation C40 à Londres, un regroupement de 96 villes de partout dans le monde, ces premiers magistrats ont demandé aux fabricants automobiles de tenir compte d’un rapport publié lundi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), selon lequel 630 millions d’enfants de moins de 5 ans sont exposés, à l’échelle mondiale, à une qualité d’air insuffisante, voire dangereuse.
« La santé de nos enfants est plus importante que la santé de vos profits », ont ajouté ces maires. Sous l’égide de la mairesse de Paris, Anne Hidalgo, qui préside le regroupement C40, les intervenants ont par ailleurs réitéré l’importance de la signature de la charte de l’organisation, qui appelle à acheter uniquement des autobus sans émissions polluantes à partir de 2025, et à délimiter des zones vertes dans le plus de villes possible d’ici 2030.
« Les enfants de Paris et d’autres villes à travers le monde ont le droit de respirer de l’air pur », a déclaré Mme Hidalgo. « Il n’ont aucun pouvoir de changer l’environnement dans lequel ils grandissent, alors nous, en tant qu’adultes responsables et leaders politiques, devons agir en leur nom. »
Selon elle, les données publiées par l’OMS soulignent « qu’il faut agir davantage » que d’encourager les déplacements actifs et le transport collectif. D’où la demande, présentée à tous les fabricants automobiles, de cesser de produire des modèles à moteur à essence ou à diesel.
Au Japon, le gouverneur de Tokyo, Yuriko Koike, a fait savoir que son administration allait continuer de faire la promotion des véhicules hybrides, électriques et fonctionnant à l’hydrogène, avec comme objectif que les véhicules sans émissions représentent 50% des nouvelles ventes de voitures pour passagers en 2030.
Un rapport inquiétant
La nouvelle étude de l’OMS révèle que 93% des enfants âgés de moins de 18 ans, et environ 630 millions d’enfants de moins de 5 ans étaient exposés à des concentrations de particules fines dépassant les normes de l’OMS en matière de qualité de l’air.
Dans les pays en développement, ce sont 98% des enfants qui sont exposés à de telles concentrations; la proportion chute à 52% dans les pays développés.
En 2016, on a attribué la mort de 543 000 enfants de moins de 5 ans et de 52 000 enfants de 5 à 15 ans à la pollution de l’air à domicile ou en ville.