Si vous êtes climatosceptique, il y a davantage de chances que vous jugiez la démocratie comme une nuisance. Sauf si vous vivez dans une poignée de pays anglophones, et encore.
Les chercheurs qui ont comparé les attitudes et opinions politiques dans 36 pays avec les attitudes et opinions face à l’environnement et au climat partaient d’un terrain déjà en partie couvert depuis quelques années: on sait par exemple que le fait d’être idéologiquement plus à droite ou plus à gauche colore notre attitude à l’égard des changements climatiques, et qu’il existe à ce sujet des variations d’un pays à l’autre — les Américains de droite étant par exemple beaucoup plus à risque d’être climatosceptiques que leurs semblables des autres pays. Mais pourrait-il y avoir d’autres facteurs? Sexe, âge, revenus, d’autres études y ont pensé ces dernières années et ont accordé beaucoup de points à la différence homme-femme : cette dernière est en général plus concernée par les changements climatiques.
Mais selon la dernière étude, réalisée sous l’égide du Pew Research Center par une équipe de l’Université d’État de Georgie et publiée le mois dernier dans Environmental Politics, c’est le « niveau d’engagement face aux principes démocratiques » (commitment to democratic principles) qui constitue le facteur déterminant, davantage que l’affiliation politique, dans la plupart des pays: « Croire que des élections libres, la liberté de religion, les droits égaux pour les femmes, la liberté d’expression et la liberté de presse, étaient « très » plutôt que « un peu » importants, augmentait la probabilité de croire que les changements climatiques sont un très sérieux problème… C’est le plus puissant des 17 facteurs prédictifs. »
Les seules exceptions où l’affiliation politique demeure un facteur plus sûr pour prédire qui sera et ne sera pas climatosceptique sont les démocraties anglophones: Canada, États-Unis, Grande-Bretagne, Australie. Et même dans ces cas-là, le degré d’engagement à l’égard des principes démocratiques reste le deuxième facteur.