Le 21 septembre dernier, la maison de disques Analekta a publié son numéro AN 2 8794, le premier album de l’intégrale des sonates pour violon et piano de Ludwig van Beethoven, enregistrée par Andrew Wan, violon solo de l’Orchestre symphonique de Montréal, et Charles Richard-Hamelin, piano. Dans ce premier album, on retrouve les trois sonates de l’Opus 30: la Sixième, la Septième et la Huitième.
Ces trois œuvres sont assez différentes l’une de l’autre et cela permet aux deux jeunes interprètes, déjà confirmés, de démontrer la polyvalence qui les habite. Par son engagement à l’OSM, Wan est constamment mis en situation d’adaptation et il ne semble pas être moins habile dans un contexte que dans un autre. Quant à Richard-Hamelin, il ne gagnerait pas à être trop associé au répertoire de Chopin, ce qui arrive parfois quand on fait aussi si bien que lui dans un concours prestigieux.
Voilà donc une nouvelle occasion pour le pianiste de montrer d’autres cordes qu’il possède à son arc. Pour ma part, j’ai apprécié davantage son interprétation des sonates de Beethoven que celle de Chopin entendue en novembre 2015. Un peu plus mature, peut-être, plus nette et précise, certainement. Il y a quelques années Richard-Hamelin maîtrisait déjà toute la couleur que son instrument peut lui donner. Aujourd’hui, il semble plus calme, moins pressé de prouver ce qu’il sait faire et il nous offre une interprétation toute ciselée et parfaitement complémentaire à la virtuosité et à l’expression d’Andrew Wan.
Nous assistons ici à quelque chose qui s’approche de la quintessence du travail en duo. Deux instruments qui se parlent, deux musiciens qui se comprennent et nos deux oreilles qui sont ravies.
Habitué des productions d’Analekta, je m’attendais à compléter cette critique en vantant, une fois de plus, le professionnalisme de la maison. Hélas, il semble que quelqu’un n’ait pas fait son travail. Dans plusieurs mouvements, on entend un bruit de fond (respiration?) qui dérange. Espérons que cela ne se reproduira pas de sitôt.
Un commentaire
Pingback: Alain Lefèvre, une très bonne raison pour braver le froid