Quatre amis, quatre histoires, un seul point de rendez-vous; la première oeuvre de Maxime Collins, Comme si de rien n’était plonge au coeur de la vie de quatre protagonistes ayant chacun décidé de quitter Montréal pour découvrir le monde. Si le postulat de départ est intéressant, la maigreur du livre – à peine une centaine de pages – mène à un certain bâclage de la trame narrative pour conclure les quatre parties de l’histoire.
L’un est gay et peine à avouer son béguin à son compagnon de voyage, l’autre vole de riches clients sur la Côte d’Azur, la troisième a tout laissé en plan pour vivre à Toronto, et se retrouve finalement masseuse, tandis que le dernier gâche sa vie en séchant les cours dans une Université française. Dans le monde de Maxime Collins, la vie est dure, cruelle, impardonnable. La compartimentation de l’histoire en quatre volets propose une approche intéressante, soit celle de fractionner le récit pour en accélérer le rythme.
Malheureusement, c’est trop court, et de beaucoup. La pauvre centaine de pages sur laquelle s’étalent les péripéties de nos quatre jeunes adultes (en grands caractères, qui plus est) s’avère insuffisante pour construire une véritable structure narrative qui pourra accrocher le lecteur et donnera l’occasion d’entrer dans la vie de chacun des personnages. Car il est impossible de connaître véritablement quelqu’un en 25 pages. Résultat, les histoires semblent bâclées, les conclusions sont précipitées, et on ne retiendra, au final, que le malheur qui frappe indistinctement tous et chacun.
Dommage pour Maxime Collins, qui fait malgré tout preuve d’une plume agréable à lire. On lui pardonnera, d’ailleurs, l’existence d’un narrateur omniscient dont la provenance n’est jamais véritablement expliquée, et autour duquel se centre une fin légèrement bancale. Certainement un auteur à surveiller lorsqu’il proposera quelque chose de plus consistant à se mettre sous la dent.
Comme si de rien n’était, chez Transit Éditeur.