Bobby Kennedy après John F. Kennedy, George W. Bush après George Bush, Hillary Clinton après Bill Clinton, la fonction présidentielle aux États-Unis est convoitée par des groupes de descendance comme le pouvoir dans les sociétés tribales, malgré une démocratie de 300 millions d’habitants. Sans rompre avec cette tradition, le président Trump a offert la nationalité américaine à ses beaux-parents, rapporte Mother Jones le 9 août.
«En contexte de virilocalité, une femme doit quitter sa communauté natale et passer le reste de sa vie dans le village de son mari, avec la parenté de ce dernier. Elle peut même devoir transférer son allégeance de son propre groupe à celui de son mari… il arrive fréquemment que les membres du groupe de descendance doivent contribuer au prix de la fiancée, présent traditionnel donné avant, pendant ou après le mariage par le mari et sa parenté à la femme et à sa parenté», lit-on dans le manuel d’introduction à l’anthropologie culturelle Peuples du monde de Conrad Phillip Kottack paru en 1998.
À la différence des happy ends des films Mac and Me (1988) et Short Circuit 2 (1988), dans lesquels une famille d’extra-terrestres et un robot plaident allégeance à l’Amérique entourés de convives, les parents de la première dame Melania Trump sont devenus citoyens américains lors d’une brève cérémonie le 9 août à New York. Originaires de Slovénie, Viktor et Amalija Knavs avaient reçu l’aide de leur fille pour obtenir la «green card». «Dès qu’ils ont obtenu la «green card», ils ont postulé pour la citoyenneté quand ils ont été éligibles», a confirmé l’avocat de la famille au New York Times. De plus, il a confirmé que le couple détenait la fameuse carte depuis au moins cinq ans, tel que requis par la loi.
Cependant, le président Trump a fréquemment pesté contre la «migration en chaîne» et insisté sur le fait que tout projet de loi exclut cette pratique. Dans son discours de l’État de l’Union, il a évoqué vouloir limiter le parrainage au conjoint et aux enfants mineurs. La Maison-Blanche a soutenu un plan afin d’interdire les immigrants légitimes d’appuyer leurs parents pour obtenir la «green card», c’est-à-dire faire exactement la même chose que son épouse.
Le président Trump s’est retrouvé coincé entre ses obligations conjugales de payer le prix de la fiancée à ses beaux-parents étrangers et sa fonction présidentielle, le contrôle de l’immigration doit se faire de façon uniforme. Ce ne serait pas sa première contradiction.
Sa fille, Ivanka Trump, et son gendre, Jared Kushner, demeurent bien en selle à Washington.
En complément:
https://www.pieuvre.ca/2018/06/19/trump-appuie-un-plan-pour-cesser-lemprisonnement-des-enfants-migrants-mais-refuse-dagir/