Comme s’il manquait de controverses, le président Trump a choisi d’en déclencher une sur les incendies qui font rage en Californie: ceux-ci seraient, selon lui, causés par les rivières californiennes « détournées » vers l’océan Pacifique.
Le service de lutte contre les incendies de Californie a répondu n’avoir « aucune idée » de ce dont le président parlait dans ses tweets, dimanche soir et lundi matin. Trump a aussi blâmé les « mauvaises lois environnementales », bien que le lien qu’il semble imaginer n’ait pas été élucidé. Chose certaine, aucun pompier n’a fait état d’un manque d’eau dans les lacs ou les réservoirs pour lutter contre les incendies — c’est plutôt le manque de pluie qui est en cause.
Évidemment, en arrière-plan, le réchauffement climatique pourrait davantage être blâmé pour ce manque de pluie et pour cette sécheresse vieille de plusieurs années, laquelle est amplifiée par les canicules de cet été. Mais le climat est un élément de l’équation que le président a rejeté dans le passé comme un canular « inventé par les Chinois ».
Le chroniqueur économique du Los Angeles Times s’en est donné à coeur joie: « Personne ne pourrait confondre le président Trump avec un expert en changements climatiques ou en politique de l’eau, mais un tweet qu’il a envoyé tard dimanche soir sur les incendies en Californie mérite sûrement un prix pour la plus flagrante des fausses déclarations sur ces deux questions dans le plus petit nombre de mots. »
Il se peut que Trump ait mélangé deux choses sans rapport entre elles : les incendies et une revendication de certains des gros producteurs agricoles californiens qui réclament davantage d’accès à l’eau dans un contexte où celle-ci est rationnée. Il y a deux ans, le même Trump qui n’était pas encore président avait frappé presque aussi loin de la cible en déclarant qu’il n’y avait pas de sécheresse en Californie, alors que la Californie en vivait une. Il avait du même souffle promis aux fermiers locaux que s’il était élu, ils pourraient puiser davantage d’eau dans les rivières. Depuis plus d’une décennie, les précipitations en Californie, en particulier celles qui tombent sur les montagnes, sont de loin insuffisantes pour le renouvellement de ces cours d’eau, du moins au rythme où ceux-ci sont utilisés.
En complément:
Réchauffement climatique: il faut peut-être s’attendre à pire