On ne peut certainement pas reprocher à Shape of the World de manquer d’originalité ou de personnalité, mais malgré toute sa beauté visuelle, le titre s’approche beaucoup plus d’une expérience sensorielle à la Flower que d’un jeu vidéo en tant que tel.
Dès les tout premiers instants, le joueur est plongé dans un environnement abstrait, presque complètement blanc. Que faut-il faire au juste? Au loin, les contours d’un triangle lumineux transparaissent faiblement à travers le rideau laiteux qui semble recouvrir le monde entier… La forme géométrique grossit à mesure qu’on s’en approche. Il s’agit d’une sorte d’arche suspendue dans le vide. En la traversant, on se retrouve alors projeté dans un décor entièrement différent, mais tout aussi mystérieux… Bienvenue dans l’univers de Shape of the World!
Shape of the World est une drôle de bibitte. Se décrivant comme un jeu d’exploration présenté dans une vue subjective, le titre propose une expérience sensorielle des plus unique, où chacun des environnements que l’on traverse semble littéralement pousser sous nos yeux. Les arbres s’étirent vers le ciel, des molécules tourbillonnent autour de nous comme des flocons pris dans une bourrasque, des animaux étranges s’extirpent du sol et s’enfuient à notre approche, bref, on est convié à une promenade virtuelle plutôt zen au cœur d’un monde en perpétuel changement.
Avec des visuels épurés qui esquissent timidement les contours des objets et leur donnent une dimension onirique, les graphiques de Shape of the World possèdent la grâce et la beauté d’une aquarelle japonaise. Cette approche permet au jeu de rouler rondement, ce qui serait plus ardu avec des rendus réalistes. Chaque environnement utilise une palette se limitant à trois ou quatre couleurs seulement, ce qui crée des contrastes spectaculaires lorsqu’on passe d’un monde à un autre. Une musique planante et assez zen accompagne le tout.
Malheureusement, en-dehors de son indéniable beauté, Shape of the World n’offre ni défis, ni ennemis, ni véritables puzzles, et au final, son vaste et magnifique univers se révèle vide, et sans but. Une mécanique ne servant pas à grand-chose permet de semer les différentes graines récoltées en chemin, et de les voir pousser instantanément. On touche des monuments afin de faire apparaître des escaliers célestes, et c’est à peu près tout. L’essentiel du jeu consiste à marcher durant des heures et des heures d’une arche à une autre.
L’expérience de Shape of the World conviendrait sans doute davantage à la réalité virtuelle, mais dans sa forme actuelle, le titre s’apparente plus à un générateur de mondes et à un simulateur de promenade virtuelle qu’à un jeu vidéo digne de ce nom.
5,5/10
Shape of the World
Développeur / Éditeur : Hollow Tree Games
Plateformes : PS4, Switch, Windows, Xbox One (testé sur Xbox One)
En complément:
https://www.pieuvre.ca/2018/06/19/prendre-joyeusement-le-champ-avec-wreckfest/
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