De l’aveu même de ses développeurs, Tennis World Tour n’était complété qu’à 20% lorsque l’éditeur a précipité sa sortie afin de profiter des Internationaux de France de tennis. Comme on peut s’y attendre, le résultat manque de finition, mais s’agit-il, comme certains l’ont affirmé, du pire jeu de tennis jamais produit?
J’ai longtemps considéré les jeux de tennis comme de simples versions évoluées (et beaucoup plus jolies) de Pong, jusqu’à ce que je tombe sur Grand Slam Tennis 2, qui m’a converti au genre en me montrant tout le plaisir que peut procurer le blanchissage d’un Rafael Nadal ou d’un Roger Federer virtuel. Comme il existe peu de simulations de tennis sur les consoles de génération actuelle, c’est avec un certain enthousiasme que j’attendais la sortie de Tennis World Tour, et s’il est loin d’être parfait dans sa forme actuelle, il ne suffirait pourtant que d’une mise à jour, ou deux, pour que le titre atteigne son plein potentiel.
Très complexe et s’étendant sur plusieurs années, le mode carrière constitue le cœur de Tennis World Tour. On peut gérer la carrière de jusqu’à vingt joueurs simultanément, et de multiples options de personnalisation sont disponibles lors de la création de personnage (sexe, race, nationalité, style de service, etc.). Avant de se lancer tête première dans les compétitions, le titre propose une « école de tennis », dont les nombreuses leçons aident à saisir les rudiments du jeu. On débute à la 100e position du classement, et chaque match remporté nous laisse gravir les échelons, jusqu’à devenir ultimement le numéro un mondial.
À mesure que l’on gagne de l’expérience, notre personnage monte également de niveau, ce qui récompense le joueur avec des points de compétences que l’on utilise pour améliorer la défense, l’attaque, ou les services de son tennisman. On peut engager une série d’entraîneurs différents, qui accumulent eux aussi de l’expérience au gré des matchs disputés, ainsi que des agents, qui nous aident à gérer nos finances. Entre les parties, l’entraîneur nous suggère des exercices particuliers visant à améliorer nos faiblesses sur le court, tout en attribuant des bonus de performances pouvant durer quelques mois.
Tennis World Tour permet d’affronter (ou d’incarner) une trentaine de légendes du tennis, mais dans la majeure partie des compétitions, on fait face à de purs inconnus. Les mêmes modèles 3D sont un peu trop souvent recyclés, et plusieurs adversaires aux noms différents partagent le même visage. Sans retrouver les lieux mythiques comme Wimbledon, les parties se déroulent sur des courts d’un peu partout à travers la planète, de Dubaï à l’Équateur en passant par Berlin ou Tokyo. On a droit à des reprises instantanées de l’action, comme à la télé, mais les commentateurs disposent de peu de phrases, et répètent les mêmes continuellement.
J’aurais bien voulu parler des modes multijoueurs de Tennis World Tour, mais malheureusement, ils manquent à l’appel. Bien sûr, l’intelligence artificielle qu’on affronte dans le mode solo est coriace et fournit un bon niveau de défi, mais pour plusieurs amateurs des simulations de tennis, c’est principalement en ligne, en se mesurant à des compétiteurs en chair et en os, que ce genre d’expérience prend tout son sens. Était-ce une bonne idée de lancer un jeu inachevé, en annonçant que la composante en ligne arrivera plus tard, ou le studio risque-t-il de s’aliéner des joueurs? Seul le temps le dira…
Tennis World Tour n’est peut-être pas le pire jeu de tennis de tous les temps, mais dans l’état actuel, il est difficile de le recommander. Les maniaques du genre trouveront leur compte avec son mode carrière sans beaucoup d’éclat, mais si vous aviez l’intention de jouer en ligne, mieux vaut attendre avant de se le procurer, histoire que les développeurs aient le temps de le compléter…
5.5/10
Tennis World Tour
Développeur : Breakpoint Studio
Éditeur : Bigben Interactive
Plateformes : Windows, Switch, PS4 et Xbox One (testé sur Xbox One)
En complément:
https://www.pieuvre.ca/2018/06/07/le-stampede-automobile-de-onrush/
Un commentaire
Pingback: Test Tennis World Tour - Patrick Robert