Alors que les « coffres à butin » – les loot boxes, dans la langue de Shakespeare – continuent de faire l’objet d’une attention particulière de la part de législateurs, un peu partout à travers le monde, il n’est probablement pas surprenant qu’Electronic Arts soit questionnée à propos de sa propre utilisation de ce modèle de monétisation controversé lors d’une récente séance de questions et réponses avec des investisseurs, rapporte Gamasutra.
L’éditeur américain de jeux vidéo a ainsi été interrogé à savoir s’il allait repenser sa façon d’agir avec ces coffres virtuels dans des jeux tels que FIFA 18, qui met de l’avant un mode « Ultimate Team » qui permet aux joueurs de créer une équipe de soccer en « déballant » des groupes d’athlètes, groupes qui peuvent être achetés en échange de dollars ou autres devises bien réelles.
Pour EA, la réponse est non. Le président de l’entreprise, Andrew Wilson, a expliqué que l’éditeur travaillait avec des organismes réglementaires et des législateurs d’un peu partout dans le monde pour s’assurer de demeurer du bon côté de la loi, mais que ses coffres à butin ne représentaient pas du jeu à l’argent, puisque les joueurs ne peuvent pas faire rembourser ou vendre les biens achetés en échange d’argent véritable.
M. Wilson croit également que les coffres à butin Ultimate Team sont suffisamment transparents à propos de ce qu’ils contiennent, et que les joueurs ne sont pas erronément convaincus de dépenser toujours plus d’argent.
« Tout d’abord, les joueurs reçoivent toujours un nombre spécifique d’items dans chaque ensemble. Ensuite, nous n’offrons aucune méthode pour rembourser ou revendre les items achetés pour obtenir de l’argent réel », a précisé M. Wilson.
« Si nous interdisons le transfert d’items payés en monnaie virtuelle vers le monde réel, nous cherchons également à éliminer ce qui se produit dans des environnements illégaux, et nous travaillons en collaboration avec les législateurs dans diverses juridictions pour y parvenir. »
En s’appuyant sur ces positions, M. Wilson a affirmé qu’EA continuerait « d’aller de l’avant » avec le modèle, mais que la compagnie n’agirait de la sorte que tant et aussi longtemps qu’elle pourra offrir une « expérience » de coffres à butin « transparente, amusante, juste et équilibrée ».
Bien sûr, FIFA n’est pas le seul titre d’EA lancé avec des coffres à butin au centre de sa structure. L’éditeur a récemment été critiqué pour la façon dont ces coffres ont été intégrés dans Star Wars: Battlefront II, et a échappé de peu à des sanctions de la part de la Commission belge des jeux, après avoir modifié le jeu en mars.
Malgré tout, à l’exception de cette dérive évitée de peu et la colère des joueurs survenue lors du lancement de Battlefront II, il semblerait qu’EA n’aura pas d’objections à implémenter ce modèle d’affaires dans de prochains jeux.