Sans apporter de grands changements à la formule, Far Cry 5 peaufine la plupart des mécaniques de la franchise pour proposer, comme d’habitude, une expérience des plus immersive dans un vaste monde ouvert et vivant.
Far Cry 5 délaisse les endroits exotiques comme l’Himalaya ou les îles du Pacifique pour les montagnes du Montana. Dans le plus récent opus de la franchise, on incarne un jeune shérif, dont la toute première opération consiste à arrêter Joseph Seed, le dirigeant d’une secte survivaliste appelée Projet d’Eden’s Gate, mais l’intervention policière tourne rapidement au vinaigre. Coupé du reste du monde dans cette région isolée, c’est au joueur que reviendra la tâche de contrecarrer les plans de ces fanatiques sans attendre les renforts, et de libérer les pauvres citoyens du comté fictif de Hope enrôlés contre leur gré dans le conflit.
En dehors d’une nouvelle histoire et d’un nouveau décor, Far Cry 5 est sensiblement le même jeu que Far Cry 3 et Far Cry 4. On retrouve intacte la grande liberté caractérisant la franchise, autant du côté de l’arsenal à notre disposition (couteaux, mitraillettes, lance-flammes, lance-roquettes, pistolets, arbalètes) que des véhicules (camions, VTT, bateaux, hélicoptères, avions), mais surtout dans la façon d’aborder chaque mission, qui nous laisse le choix entre foncer tête baissée et tirer dans le tas, ou emprunter l’approche furtive et utiliser les jumelles pour repérer les ennemis avant de les éliminer discrètement.
L’énorme carte de Far Cry 5 est divisée en trois régions principales, chacune contrôlée par un membre différent de la famille Seed. On bâtit graduellement la résistance en rescapant les citoyens kidnappés par le Projet d’Eden’s Gate, et on diminue peu à peu l’emprise de la secte en détruisant leurs infrastructures et en les chassant des fermes et villages dont ils ont pris le contrôle. Une fois libres, les habitants nous renseignent sur les endroits chauds, et nous confient toutes sortes de missions secondaires. Parfois, ils nous suivent même jusque dans le feu de l’action.
Un système de compagnon permet d’engager des mercenaires, et même des animaux (comme de charmants toutous), pour nous seconder lors des missions. Après avoir complété leurs quêtes, certains « spécialistes » (tireurs d’élite, pilotes d’avion, etc.) deviennent également disponibles pour joindre notre équipe. Même si l’intelligence artificielle se tire assez bien d’affaire, il est possible de traverser la campagne avec une autre personne, mais comme par le passé, le mode coopératif en ligne ne sauve que la progression de l’hôte, pas celle du joueur invité.
Quelques petits changements ont été apportés à la formule. Plus besoin d’escalader des tours pour dévoiler la carte et les activités secondaires qui s’y cachent par exemple. On retrouve encore de la chasse (et de la pêche) dans le jeu, même si, contrairement aux opus précédents, les peaux amassées ne servent qu’à être vendues, et non plus à améliorer la capacité de son sac de munitions ou de sa ceinture d’armes. En remplissant des défis (éliminer dix ennemis à la carabine, tuer deux sangliers, etc.) on obtient des bonus permanents, qui nous laissent crocheter les serrures, nager plus longtemps sous l’eau, ou faire moins de bruit quand on se déplace.
Far Cry 5 figure parmi les plus beaux jeux sur console présentement, mais au-delà de sa grande beauté visuelle et de son cycle jour/nuit, on apprécie surtout la façon dont ses forêts semblent vivantes, grâce à ses animaux possédant assez d’autonomie pour créer des moments spontanés et non script. Il est assez drôle de voir des ennemis qu’on s’apprêtait à dégommer être attaqués par un ours noir, ou de sauver une femme des griffes de ses ravisseurs, pour la voir l’instant d’après se faire attaquer mortellement par une dinde sauvage.
En plus d’une campagne d’une bonne cinquantaine d’heures, Far Cry 5 compte un mode « Arcade », qui permet d’éditer ses propres cartes, ou de télécharger celles des autres. La plupart des bonus permanents débloqués dans la campagne sont aussi disponibles dans ce mode en ligne, qui se joue de manière coopérative aussi bien que compétitive. Trois expansions substantielles sont prévues dans les mois à venir, et le menu laisse présager que des événements « live » seront organisés à l’occasion.
Même s’il aborde les milices de droite et la culture des rednecks américains, Far Cry 5 n’est vraiment pas, comme certains le craignaient, un commentaire politique sur l’Amérique de Donald Trump, et avec son bac-à-sable aussi amusant qu’immersif, le titre s’annonce déjà comme l’un des meilleurs jeux de l’année.
9/10
Far Cry 5
Développeur / Éditeur : Ubisoft
Plateformes : Windows, PS4 et Xbox One (testé sur Xbox One)
Jeu disponible en français
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